Danièle Fonck: «Ce sera un journal très différent de ce qu’il fut.» (Photo: Luc Deflorenne / archives)

Danièle Fonck: «Ce sera un journal très différent de ce qu’il fut.» (Photo: Luc Deflorenne / archives)

Comment mieux terminer l’année de son centenaire que par un changement radical de l’existant? Même si les deux événements sont, à l’origine, dissociés, la nouvelle formule du Tageblatt, à paraître dès ce mercredi matin, marque un tournant dans la – longue – vie du quotidien eschois. «Une petite révolution», concède volontiers Danièle Fonck, directrice générale du groupe Editpress et rédactrice en chef du journal.

Cela fait une bonne année que le projet a été lancé. «Nous avons souhaité prendre en compte l’évolution de la société en général, aussi bien au Luxembourg que partout ailleurs dans le monde», explique-t-elle. «Et ces changements valent aussi dans le monde des médias.»

Huit cahiers

Les dernières évolutions de la maquette du Tageblatt dataient de 2004 et de 2009. Ce mercredi, c’est bien plus qu’un simple ravalement de façade qui sera proposé aux lecteurs, mais bel et bien un nouveau journal, désormais articulé en huit cahiers. Avec, par ordre d’apparition, Premium (qui recensera tout ce qui s’est passé d’intéressant dans l’actualité nationale ou internationale); Politique; Économie; Sports; Culture; Magazine; Avis et Local. «Le tout laissera une très grande place à la photo, au dessin et à la caricature», précise Mme Fonck.

La Une, elle, va également profondément changer, puisqu’elle ne proposera désormais plus qu’une seule entrée («au maximum deux», indique la rédactrice en chef du journal). «Nous faisons le choix de la qualité», prévient-elle. «Avec un regard audacieux et libre sur tous les sujets que nous traitons, qu’ils soient d’actualité ou pas. Et avec ce qui fait le respect de notre profession: la fiabilité et la crédibilité. Nous tendons vers une autre façon de traiter les sujets… Ce sera un journal très différent de ce qu’il fut.»

Le papier a de l’avenir

Le quotidien mise également sur une complémentarité «intelligente» entre le support papier et le digital, en attendant une prochaine refonte du site tageblatt.lu. «Nous exprimons aussi par là le fait que nous croyons au papier. Mais nous ne croyons plus nécessairement aux journaux tels qu’on les faisait avant.»

Reste à savoir comment les lecteurs, eux, accueilleront ce «Tageblatt nouveau». Les dernières études de lectorat Plurimedia, réalisées par TNS Ilres, ont montré une très nette érosion de l’audience du quotidien eschois, passé de 45.100 lecteurs (10,1% de part de marché sur les 15 ans et plus) en 2013 à 42.700 lecteurs (9,3% en 2014). Dans le même temps, le site internet tageblatt.lu a néanmoins connu une tendance inverse: 17.600 visiteurs de 12 ans et plus (3,8% de la population) en 2013 et 22.500 visiteurs en 2014 (4,7% de la population).   

«Nous voulons nous détacher de toute critique extérieure autre que celle du lecteur», prévient Danièle Fonck. «Avec un accent sur la sélection et la hiérarchisation des informations, soutenues ensuite par une analyse approfondie et du commentaire. Ce qui sera très fondamental à l’avenir, c’est aussi l’écriture! La qualité du contenu en lui-même est évidemment importante, mais la présentation graphique et tout le travail de plume sont plus que jamais primordiaux.»