Plusieurs grands pontes de la finance mondiale ont retourné leur veste et ont annoncé récemment vouloir investir dans les monnaies virtuelles. (Photo: Licence C. C.)

Plusieurs grands pontes de la finance mondiale ont retourné leur veste et ont annoncé récemment vouloir investir dans les monnaies virtuelles. (Photo: Licence C. C.)

Le bitcoin serait-il remis de son K.O.? Depuis fin décembre et un cours historique qui a frôlé les 20.000 dollars, la cryptomonnaie avait connu une baisse quasiment continue de sa valeur.

Un sursaut inexpliqué de près de 20% en moins d’une heure, jeudi, a relancé les spéculations à son sujet.

Si ce lundi, il avait un peu perdu de cette remontée, il affichait toujours un cours de 8.000 dollars. Certains sites internet spécialisés ont par ailleurs mis en relief le fait que l’ensemble des monnaies virtuelles importantes avaient suivi la tendance à la hausse du bitcoin, même si à des niveaux moindres.

Il est difficile de trouver des causes raisonnables.

Philippe Ledent, senior economist chez ING Belux

«On pourrait peut-être lier ce sursaut à un contexte géopolitique instable, qui pousse certains investisseurs à rediriger leurs investissements», note Philippe Ledent, senior economist chez ING Belux, contacté par Paperjam. «Mais il est difficile de trouver des causes raisonnables au mouvement d’un produit – je ne l’appellerais pas monnaie – qui reste hyper-spéculatif.»

Soros et Rockefeller s’y mettent

Ces dernières semaines, certains signes montrent toutefois que le climat s’améliore autour des cryptomonnaies. Si en début d’année plusieurs grands pontes de la finance mondiale ne daignaient s’y intéresser, voire lui prédisaient une fin sinistre, certains semblent depuis avoir retourné leur veste.

Ainsi, le fonds Soros Fund Management du milliardaire George Soros a annoncé le 6 avril qu’il investirait dans le bitcoin prochainement – il parlait de «bulle» en janvier. Le fonds de capital-risque Venrock, qui appartient à la famille Rockefeller, a également déclaré qu’il comptait investir dans les cryptomonnaies.

Une preuve que les acteurs de la finance réputés très traditionnels sont désormais ouverts à ces options d’investissement alternatives. Un gage de taille pour le secteur, qui reste majoritairement très prudent sur la question.

Pour les experts, cet intérêt reste toutefois purement spéculatif. «En aucun cas, nous ne pouvons dire que la reprise du cours du bitcoin se base sur les fondamentaux de la blockchain et sur son potentiel de s’imposer comme mode de paiement», ajoute Philippe Ledent.