Le comité de soutien de Chani était au Te Deum organisé dans le cadre de la Fête nationale ce mardi. (Photo: Comité de soutien pour Chani)

Le comité de soutien de Chani était au Te Deum organisé dans le cadre de la Fête nationale ce mardi. (Photo: Comité de soutien pour Chani)

Le collectif d’avocats de Medjdoub Chani ainsi que son comité de soutien sont extrêmement inquiets du sort de cet homme d’affaires à la double nationalité algérienne et luxembourgeoise qui a été condamné début mai à 10 ans de prison dans une affaire de corruption dont il était le principal prévenu. Il a été transféré dans la nuit du 22 au 23 juin vers la prison de Bordj Bou Arréridj, située à 200 km d'Alger.

Ses avocats, dont le Luxembourgeois Me Philippe Penning, écrivent dans un communiqué que ce transfert «n’a pu que mettre en danger la vie de Medjdoub Chani, aujourd’hui au 44e jour de grève de la faim».

En détention depuis six ans, Chani clame son innocence et il avait entamé après sa condamnation une grève de la faim, estimant préférer mourir dans la dignité que comme un cafard. Cette grève de la faim représente, selon ses avocats, «l’ultime façon pour lui de hurler son innocence, dire son désespoir et dénoncer les manipulations judiciaires dont il est la victime».

Mort ou vivant?

Son sort reste depuis lors incertain: «Les avocats de Medjdoub Chani ne savent pas si leur client est mort ou vivant», note leur communiqué.

Le collectif d’avocats appelle les responsables luxembourgeois et européens à «peser de toutes leurs forces» pour obtenir des autorités algériennes qu’elles assurent à leur client les traitements et soins indispensables, d'obtenir l'extinction des poursuites dans un autre dossier, la procédure concernant Algérie Telecom, dont un nouveau procès allait s’ouvrir ce jeudi 25 juin, après que la condamnation de Chani a été cassée.

Ses avocats demandent aussi qu'il soit libéré au plus vite.

Le communiqué du collectif indique que Chani avait l’intention de suspendre sa grève de la faim le jour de son procès fixé au 25 Juin 2015, sur renvoi après cassation.