Werner De Laet (Orange Luxembourg): «Avec la fin du roaming, c’est l’ensemble du modèle européen des télécommunications qui est en train de changer.» (Photo: Maison Moderne)

Werner De Laet (Orange Luxembourg): «Avec la fin du roaming, c’est l’ensemble du modèle européen des télécommunications qui est en train de changer.» (Photo: Maison Moderne)

Monsieur De Laet, l’augmentation de 12% de votre base client l’année dernière est la preuve d’un marché très dynamique. Comment l’expliquez-vous?

«Il faut d’abord parler du Luxembourg en général. C’est un marché particulier puisque chaque année, le pays compte 2,4% d’habitants en plus. Il s’agit d’office d’une source de dynamisme dans notre secteur. Une autre spécificité du marché luxembourgeois est qu’il est riche. Nos clients veulent les derniers modèles de smartphone. Il s’agit également d’une source de dynamisme pour nous, car en nous achetant des appareils plus performants, ils en profitent pour adapter leur forfait.

Mais il n’y a pas que le mobile qui explique cette croissance de notre activité. Nous avons aussi relancé nos offres pour le 100% fibre à un prix très démocratique et le succès que nous avons rencontré montre que les clients veulent également faire évoluer leur forfait internet. Orange est très actif dans la convergence des services qu’il propose. En 2017, nous avons complètement changé nos offres en associant le fixe et le mobile dans un concept lancé partout en Europe et qu’on a appelé ‘Love’.

La fin du roaming le 15 juin dernier a-t-elle eu un effet négatif ou positif sur votre activité?

«Si on regarde l’augmentation de la consommation de nos services à l’étranger depuis cette date, on peut dire que la fin du roaming n’a pas été positive pour nous. D’un autre côté, l’ensemble du modèle européen des télécommunications est en train de changer. Si le roaming était si cher dans le passé, c’est qu’on répercutait les coûts d’utilisation des réseaux dans les autres pays. Or, tout cela est devenu beaucoup moins cher depuis le 15 juin. Et finalement, c’est une bonne chose pour tout le monde.

En 2017, Orange a lancé de nouveaux services, comme la télésurveillance connectée ou encore la TV sur mobile. L’innovation est-elle centrale dans votre politique?

«Les gens pensent souvent que le secteur des télécommunications est assez lent à évoluer. Mais c’est loin d’être le cas. Chez Orange, nous regardons quels sont les besoins de nos clients et essayons de voir comment y répondre. Le lancement d’un produit comme la télésurveillance connectée répond typiquement à un besoin.

Le concept d’Orange Bank, lancé récemment en France, compte déjà 50.000 clients.

Werner De Laet, CEO d’Orange Luxembourg

Je suis responsable de l’innovation pour le Belux et je suis persuadé que c’est en innovant qu’on va définir le niveau de service qu’un opérateur devra fournir dans deux ou trois ans. Le concept d’Orange Bank, lancé récemment en France et qui compte déjà 50.000 clients, montre qu’il existe un vrai intérêt des usagers pour adapter leur comportement grâce aux possibilités offertes par les smartphones. Nous sommes au début d’une grande évolution.

Vous avez mentionné dans vos résultats 2017 des investissements «soutenus» dans le réseau 4G et 4G+. Qu’en est-il de la 5G?

«Si on regarde dans le passé, l’évolution de la technologie 3G, 4G et 4G+ a eu pour but d’améliorer la connexion de personnes en mobilité. La 5G ne sera pas différente. C’est vrai qu’elle apportera quelques nouveautés, mais ce n’est pas parce qu’on a investi massivement dans la qualité de notre réseau que nous la mettons de côté.

Il faut savoir que cette technologie est encore dans une phase de standardisation. Tous les opérateurs prévoient de l’implémenter dans les 4, 5 ans à venir. La question n’est donc pas de savoir si on va investir dans la 5G, mais quand. Vous savez, il faut savoir attendre le bon moment pour être sûr que la technologie est mature et que le besoin est là.»