François Prum rappelle que les avocats qui auraient commis des impairs sont soumis à la surveillance de l’Ordre. (Photo: Licence CC)

François Prum rappelle que les avocats qui auraient commis des impairs sont soumis à la surveillance de l’Ordre. (Photo: Licence CC)

Deux semaines après la visite de la commission d’enquête sur le blanchiment de capitaux, l’évasion fiscale et la fraude fiscale, son accueil par le Luxembourg provoque encore des remous dans la classe politique et le milieu financier.

Au cœur de la polémique: le refus de deux avocats, Alain Steichen et Albert Wildgen, dont les noms avaient été cités dans les Panama Papers, de se présenter devant la délégation de la commission Pana en visite les 2 et 3 mars. L’un d’eux a confié avoir été incité à décliner l’invitation par un fonctionnaire du ministère des Finances.

Un refus déjà opposé à l’ACD

Alors que le député LSAP Franz Fayot, lui-même avocat d’affaires, estime qu’ils auraient pu se présenter devant la commission tout en ne répondant pas aux questions touchant à leur secret professionnel ou au privilège avocat-client, le bâtonnier François Prum rappelle de son côté que «le secret professionnel de l’avocat est absolu».

Ce qui n’équivaut pas à une impunité, puisque «le conseil de l’Ordre veille au respect par les membres de l’Ordre de leurs obligations découlant de la législation en matière de lutte contre le blanchiment et contre le financement du terrorisme et défère au Conseil disciplinaire et administratif les auteurs des infractions et manquements, sans préjudice de l’action des tribunaux et du ministère public s’il y a lieu», précise le bâtonnier. «L’avocat devra pleinement coopérer avec le bâtonnier et devra suivre les recommandations du conseil de l’Ordre.»

Une position constante depuis l’éclatement des Panama Papers en avril 2016 et les tentatives de l’Administration des contributions directes d’obtenir des informations sur les clients des avocats luxembourgeois dont les noms sont apparus dans le grand déballage des 11,5 millions de documents issus des archives du cabinet d’avocats Mossack Fonseca à Panama. Le bâtonnier sortant Rosario Grasso et son successeur avaient ainsi répondu de manière circonstanciée à l’ACD l’été dernier.