L'expérience de SES sera utilisée pour ce nouveau projet déployé à des fins militaires. (Photo: Julien Becker)

L'expérience de SES sera utilisée pour ce nouveau projet déployé à des fins militaires. (Photo: Julien Becker)

Le ministre de la Défense, Étienne Schneider, l'avait annoncé lors de son intervention samedi sur 100,7, le dossier du satellite militaire allait revenir sur la table du gouvernement cette semaine. Deuxième essai concluant.

Après avoir tâté le terrain politique durant l'été, il semble que l'idée du ministre Schneider ait fait son chemin pour, in fine, se matérialiser dans une joint-venture. Celle-ci sera formée par l'État luxembourgeois et SES Astra – dont l'État est d'ailleurs l'actionnaire principal par voie directe et indirecte – et permettra «d'acquérir, de lancer et d'exploiter un satellite destiné aux communications gouvernementales et militaires» (GovSat), indique l'exécutif.

La société sera détenue à parts égales entre les deux actionnaires. Chacune des deux parties apportera un capital de 50 millions d'euros, répartis sur la période de 2015 à 2017. Un emprunt de 125 millions d'euros sera également effectué pour placer le satellite sur orbite.

Cet engagement prend part dans l'effort consenti par l'État luxembourgeois vis-à-vis de l'Otan et s'étendra sur une période de 10 ans, pour un montant global de quelque 100 millions d'euros soit «10 millions d'euros par an».

Win-win

«Lorsqu'on sait que le budget de la défense est pour l'instant de quelque 200 millions d'euros, nous sommes d'avis que, contrairement aux choix des précédents gouvernements d'investir dans du matériel militaire, nous devons emprunter la voie des retours sur investissement et des retombées économiques maximales pour le pays», a indiqué aujourd'hui Étienne Schneider, également ministre de l'Économie, durant le traditionnel briefing suivant le conseil de gouvernement.

Outre une utilisation domestique, le satellite servira aux pays alliés et partenaires ainsi qu'à des organisations à qui ses capacités excédentaires seront revendues. Cet investissement permettra donc aussi au Luxembourg de «remplir ses obligations de contribution croissantes en matière de défense comme membre de l'Otan», précise le gouvernement.

Le gouvernement avait en effet récemment validé le principe d'augmenter de 0,4% à 0,6 % du PIB la contribution du Luxembourg à l'Otan. Des efforts oui, mais pas à n'importe quel prix.