Le Nordmann reste de loin le sapin le plus demandé. (Photo: Shutterstock)

Le Nordmann reste de loin le sapin le plus demandé. (Photo: Shutterstock)

Le sapin naturel est loin d’être passé de mode. Que du contraire, ses ventes se portent de mieux en mieux. «Sincèrement, les ventes de sapins artificiels restent marginales par rapport aux ventes des naturels», confirme-t-on chez Gamm Vert, à Gasperich. «On en vend de 500 à 600 dans notre magasin.»

Et si vous optez pour un sapin naturel, il y a des chances qu’il vienne de l’étranger. Le Luxembourg reste en effet un important importateur de sapins de Noël, principalement d’Allemagne. Même si on note une baisse des importations de l’Eifel, principalement entre 2016 et 2017, tandis que celles des autres pays – Pays-Bas, Belgique, Danemark et France – sont en augmentation.

Difficile à produire

Mais le sapin «luxembourgeois» fait plus que résister. Il est en réalité de plus en plus demandé et gagne des parts de marché, selon les professionnels du secteur. Encore faut-il en trouver. Car seulement une dizaine de pépiniéristes locaux en produisent.

Il est vrai que, s’il est un produit phare en fin d’année, alors que les autres sont en hibernation, sa production demande de la place (800 arbres par hectare au mieux), du temps (plusieurs années pour un beau Nordmann) et de l’entretien. Avec des pertes qui peuvent être élevées, et atteindre les 40% de ce qui a été planté. «Cet été, avec la sécheresse, on a perdu toutes les jeunes pousses», confirme un pépiniériste. Cela pour une période de vente limitée à trois semaines.

National et bio

«Le sapin produit chez nous est, c’est vrai, de plus en plus recherché, c’est un phénomène de plus en plus fort au fil des années», explique à Paperjam Francis Meyers, qui, avec son frère Jos, met sur le marché quelques milliers de sapins chaque année. «Cela rentre dans cette volonté de consommer local, de ne plus acheter un arbre qui a fait 1.000km.» À Assel, près de Bous, ces agriculteurs ont planté leurs premiers sapins en 1996, histoire de mettre du beurre dans les épinards en hiver. Que des Nordmann, un sapin de belle tenue qui ne perd pas ses épines et qui est le chouchou du grand public.

Le Nordmann est aussi celui qui est le plus vendu chez Erny Schmitz, pépiniériste à Troisvierges, et qui fournit notamment en partie les magasins Gamm Vert. «Cela fait 30 ans qu’on est dans le sapin», commente le patron. «On en vend environ 1.500 chaque hiver.» Avec une spécificité: le sapin Schmitz est un sapin bio. «Nous ne pulvérisons pas les sapins. Cela demande un peu plus de travail de nettoyage, mais sans impact sur le prix. Les gens ne veulent plus de sapins traités chimiquement. Si vous prenez un sapin danois, vous verrez les épines brunes, c’est suite à la pulvérisation. Chez nous, elles sont vertes.»

Le bon plan de la location

Et si acheter un sapin ne vous tente pas, optez pour la location. Ce concept unique en son genre est proposé par Bamschoul Becker depuis 30 ans. Vous choisissez votre sapin – en fonction de son espèce (Nordmann, épicéa, sapin bleu...) et de sa taille –, et on vous le livre avec sa motte de terre. En janvier, on vient le reprendre chez vous pour le remettre en pleine terre.

«Chaque arbre peut être replanté quatre à cinq fois», explique la patronne de l’entreprise de Steinsel. «Et si une famille veut avoir le même arbre chaque année, elle peut le réserver. L’idée de proposer ce service de location est venue de mon frère. Nous faisions ainsi pour nous. Pourquoi ne pas le faire en faveur de clients, s’est-il demandé.» Et le succès est tel, avec 900 sapins loués chaque hiver, que Bamschoul Becker ne propose plus de sapins coupés. 

La location a évidemment un prix. Comptez de 50 à 150€ en fonction de l’essence et de la taille. À l’achat, le prix moyen d’un Nordmann est d’environ 15 euros du mètre, et 10 euros du mètre pour un épicéa.