La petite chapelle du Château du Bois d'Arlon peut donner un air de mariage américain... (Photo: CBA)

La petite chapelle du Château du Bois d'Arlon peut donner un air de mariage américain... (Photo: CBA)

Le Château du Bois d'Arlon se donne un nouvel avenir, très teinté de couleurs grand-ducales.

L’histoire de ce lieu frontalier a déjà fait couler beaucoup d’encre: après avoir été reconstruit à grand frais par un duo de repreneurs belgo-luxembourgeois, après avoir essuyé deux faillites, le Château du Bois d’Arlon et ses 27 hectares de parcelles boisées avaient été rachetés par l’homme d’affaires luxembourgeois Roby Schintgen, reconverti dans l’immobilier après la vente de Sermelux à Kehlen. 

C’est déjà à lui qu’Arlon doit la reconversion pharaonique des anciennes casernes Callemeyn, transformant un domaine militaire complètement revisité en quartier de résidences de standing. Une grande partie de ce projet immobilier est terminé, avec pas moins de 350 logements. La deuxième phase est en cours avec encore des logements, une école, une brasserie, un supermarché, des bureaux...

Des souris et des sangliers

Mais cela faisait longtemps que Roby Schintgen rêvait du Bois d’Arlon. Il avait déjà fait une offre pour le Château devenu hôtel et les Jardins de la Conciergerie, le restaurant attenant. L'offre avait été rejetée par le tribunal, avant la faillite. Mais en février dernier, la RS Namur Property SA, société belge (RS, comme Roby Schintgen) avait déboursé 3 millions d’euros pour cet ensemble (château, conciergerie et terrain), somme plutôt modeste dans les environs immédiats de Luxembourg.

L'endroit, vide, non chauffé, non entretenu pendant un an, avait perdu de son lustre. «À mon arrivée, les souris avaient investi le château et les sangliers étaient maîtres des terrains», glisse M. Schintgen. Ce sont donc encore des frais auxquels le nouveau «châtelain» a dû faire face.

Racheter l'ensemble du domaine

«J’ai toujours su que ce projet n’allait pas être réellement rentable tout seul», plaide Roby Schintgen. «Mon but est aussi d’acheter l’ensemble du domaine (soit 180 autres hectares, de domaine forestier, ndlr) et de la valoriser avec un golf et un hôtel haut de gamme, qui devienne une réelle destination pour les amateurs du genre.»

Pour l’heure, le Château du Bois d’Arlon reprend vie et du service après une nouvelle rénovation. L’entrepreneur a réussi à faire appel aux artisans qui avaient réalisé les premiers travaux, tout en sachant que beaucoup avaient perdu des plumes dans la faillite des lieux. «Pour moi, c’était évident qu’il fallait les faire travailler…  Au moins, ils regagnaient un peu et ils connaissaient déjà les lieux.»

Événements divers

Depuis peu, donc, les espaces sont de nouveau exploités. Mais plus question pour l’instant de supporter un hôtel et un restaurant.

L’ensemble est loué pour des événements: mariages, fêtes d’entreprise, expositions, démonstrations, séminaires… Il s’y prête d’ailleurs parfaitement bien avec ses nombreux salons et salles, ses 10 chambres dont une suite nuptiale, son spa de haut standing, sa salle de restaurant et sa cuisine parfaitement équipée. Le service est assuré par des traiteurs externes, de renom, dont plusieurs luxembourgeois (sont annoncés Steffen, Marcotullio, Paulus...). Et tout peut être modulé à la guise du client.

En attendant d’avoir une chance d’acheter l’ensemble du domaine (pour l’instant toujours propriété de Fabienne Fontaine et Michel Mathieu, les premiers investisseurs, mais saisi par une banque «qui n’a pas l’hypothèque»), Roby Schintgen espère ne pas laisser trop de plumes dans l’affaire. «Si l’exploitation fonctionne bien, les comptes pourraient passer du rouge au rose», philosophe-t-il.