Et si Schifflange et Rodange étaient finalement en mesure de poursuivre leurs activités ? La thèse des syndicats, qui soutiennent un tel scénario, est appuyée par une étude de Laplace Conseil, un cabinet de conseil en stratégie et en gestion opérationnelle. Établie il y a plusieurs mois, l’étude en question a été partiellement diffusée cette semaine.

L’étude du cabinet-conseil propose une évolution stratégique, comparable à celle réalisée dans l’usine française de Neuves-Maisons il y a une vingtaine d’années.

Aucune fatalité

Selon Laplace Conseil, « il n’y a aucune fatalité ». « Même si l’époque est différente, notre conviction est que Schifflange est en mesure de réaliser la même transformation que Neuves-Maisons. Fort heureusement, cette transformation ne nécessite pas d’investissements majeurs, et permet d’éviter des coûts de fermeture toujours très importants. Cela vaut donc la peine d’être tenté. »

ArcelorMittal met régulièrement en avant les lourdes pertes des sites de Rodange & Schifflange, pour justifier la « fermeture temporaire à durée déterminée » de l’essentiel des activités des deux usines.

Le groupe a fait savoir, début octobre, que le laminoir de Schifflange serait interrompu, à compter du 1er janvier 2013.

Le cabinet ne cache néanmoins pas la difficulté de la tâche : « S’il est entrepris, ce tournant stratégique majeur sera difficile à réaliser, car les habitudes culturelles sont fortes, tant parmi les actionnaires et les dirigeants, que parmi les cadres, les employés et les ouvriers. »

Fort consensus

Le redressement de Schifflange nécessitera donc un fort consensus de la part de tous les acteurs. « ArcelorMittal doit mesurer pleinement le coût de son désengagement, et les modalités de son financement… Le personnel de l’usine et leurs représentants doivent être prêts à adopter des méthodes de travail assez différentes, qui demanderont davantage d’initiative, de flexibilité, de cohésion et d’adhésion au projet commun.

Le parti Déi Gréng demande la convocation de la Commission de l'Economie de la Chambre des députés à propose de l'audit de Laplace Conseil.