Michel Wurth (président de la Chambre de commerce), Pierre Gramegna (ministre des Finances), Gaitri Issar Kumar (ambassadrice d’Inde en Belgique et au Luxembourg) et Sudhir Kumar Kohli (président de l’IBCL) ont allumé une flamme, synonyme de relations qui durent depuis 70 ans. (Photo: Nader Ghavami)

Michel Wurth (président de la Chambre de commerce), Pierre Gramegna (ministre des Finances), Gaitri Issar Kumar (ambassadrice d’Inde en Belgique et au Luxembourg) et Sudhir Kumar Kohli (président de l’IBCL) ont allumé une flamme, synonyme de relations qui durent depuis 70 ans. (Photo: Nader Ghavami)

Deux pays si différents, mais qui partagent pourtant un point commun: la défense des relations commerciales internationales aussi libres que possible. «À un moment où nous constatons la résurgence du protectionnisme, il est important que des pays majeurs montrent qu’ils croient dans la globalisation en tant que vecteur de croissance», déclarait Pierre Gramegna, jeudi soir au pupitre de la Chambre de commerce.  

Le ministre des Finances était venu représenter le Luxembourg à l’occasion du 70e anniversaire des relations bilatérales avec l’Inde, en plaidant durant son discours pour une approche aussi libérale que possible du commerce mondial.

L’ambassadrice d’Inde en Belgique et au Luxembourg, Gaitri Issar Kumar, n’a pas contredit le ministre quelques minutes plus tard en indiquant que son pays est «un des plus ouverts aux investissements étrangers».

Avançant sur les questions sociétales importantes comme les droits des personnes homosexuelles et les violences à l’égard des femmes, l’Inde veut aussi avancer à un rythme soutenu sur les sujets économiques, à son échelle.

Et les chiffres cités par Gaitri Issar Kumar ont de quoi aiguiser les partenaires potentiels: une économie de 2 trillions de dollars ou encore 1,5 milliard investis dans les start-up fintech en 2017.

Quitte à provoquer des sueurs froides au ministre, Madame l’Ambassadrice l’annonce: les acteurs fintech vont entraîner un changement profond, voire une disparition des acteurs bancaires tels que nous les connaissons d’ici 5 à 10 ans. À chacun de se préparer.

La plate-forme luxembourgeoise 

Pierre Gramegna, qui a eu l’occasion de visiter l’Inde à plusieurs reprises durant sa carrière, estime que le Luxembourg a encore beaucoup à proposer à ce pays-continent, en particulier via un secteur financier qui peut être utilisé comme une plate-forme pour les investisseurs étrangers. 

«Cette plate-forme permet aux investisseurs indiens de structurer leurs investissements transfrontaliers à travers le monde», indiquait Pierre Gramegna.

Dans son introduction à la conférence, le président de la Chambre de commerce et président du conseil d’administration d’ArcelorMittal Luxembourg, Michel Wurth, insistait sur l’importance pour le Luxembourg d’être perçu comme un «hub» pour les acteurs indiens qui veulent rayonner en Europe, alors que côté luxembourgeois, 17 entreprises sont actives sur le marché indien, dont Paul Wurth. 

Rendez-vous en 2019 

70 ans après le début des relations bilatérales, 10 ans après la fondation de l’Indian Business Chamber of Luxembourg (IBCL), l’entente est au beau fixe entre partenaires, qui se retrouvent également à la table de la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (AIIB).

«Nous étions le premier pays non asiatique à soumettre notre candidature à la banque», s’est souvenu le ministre des Finances. Et l’an prochain, le Grand-Duché accueillera justement l’assemblée générale de l’AIIB

Qu’il soit encore ministre, futur député ou invité par la prochaine équipe gouvernementale, Pierre Gramegna a d’ores et déjà promis d’organiser des rencontres d’affaires en parallèle de cette réunion.

Peu importe la taille du pays, l’important est d’être sur la carte.