Romain Hoffmann, administrateur délégué d’Aral à Luxembourg, évoque les projets du pétrolier, qui s’apprête à fêter ses 60 ans au Grand-Duché. (Photo: Nader Ghavami)

Romain Hoffmann, administrateur délégué d’Aral à Luxembourg, évoque les projets du pétrolier, qui s’apprête à fêter ses 60 ans au Grand-Duché. (Photo: Nader Ghavami)

Outre son statut d’employeur important (plus de 2.600 personnes), son apport reste non négligeable pour les caisses de l’État, même si la manne financière s’érode en conséquence de la fin du tourisme à la pompe. Le secteur pétrolier – donc des stations-service – a permis à l’État d’engranger 828 millions d’euros sur les accises de 2016. «Sur la vente de carburant, plus de 50% de notre chiffre d’affaires va vers l’État», déclare Romain Hoffmann, administrateur délégué d’Aral au Luxembourg. C’est dans un contexte de réflexions sur la mobilité pour juguler les embouteillages et maîtriser les coûts en infrastructures et de mise sur le marché de voitures électriques qu’Aral s’apprête à fêter ses 60 ans au Luxembourg.

Le patron de l’enseigne, propriété du groupe BP depuis 2002, se souvient des discussions dans les années 2000 sur l’hydrogène comme carburant du futur. Il reconnaît le besoin de remédier aux impérieux problèmes environnementaux, mais prône un réalisme face à l’électrique, qui, faute d’offre suffisante, ne pourra pas répondre à la demande à court terme. «La qualité des carburants est au centre de nos préoccupations avec des gammes, tous carburants confondus, qui nettoient le moteur dès le premier plein, enlèvent les dépôts, améliorent la combustion, et donc la longévité du moteur», indique Romain Hoffmann.

Multiples facettes

Investir d’une part pour améliorer ses produits et moderniser, d’autre part, ses installations en permanence: Aral n’échappe pas au double défi du secteur, avec ses 47 stations, dont deux tiers lui appartiennent. Les autres sont gérées par des indépendants. Cela fait longtemps que ces points d’arrêt ne sont plus uniquement dévolus au plein.

Nous sommes dans un secteur très concurrentiel.

Romain Hoffmann, Aral Luxembourg

«Gérer une station-service signifie gérer un commerce aux multiples facettes», ajoute Romain Hoffmann, qui cite les différentes normes à intégrer, ne fût-ce que pour la préparation des 500.000 sandwichs frais chaque année. «Nous avons été, en 1995, les premiers à introduire la notion de ‘convenience’ dans notre station de Bascharage, avec un grand assortiment de produits qui n’étaient pas liés à la voiture», se souvient Romain Hoffmann. «Nous sommes dans un secteur très concurrentiel. Si le prix du carburant est identique entre les marques, le client fera son choix en raison de la localisation, mais aussi des services connexes proposés par la station-service.»

Et d’ajouter que, en fonction de la station, «la moitié du chiffre d’affaires, voire plus» est réalisée hors carburant. Les ventes de tabac figurent en bonne position. En 2008, le pétrolier a lancé sa propre marque, «Petit Bistro», qui se déploie dans une vingtaine de stations pour proposer une offre de supérette, tendance que l’on retrouve aussi chez les concurrents, dont certains se sont alliés avec des chaînes de supermarchés. Implantée à l’origine avec un bureau de vente de produits industriels, la marque a vendu différents produits liés au pétrole par le passé. Depuis une vingtaine d’années, elle s’est recentrée sur les stations-service.

Des projets de nouvelles implantations sont à l’étude, mais nous modernisons aussi nos stations.

Romain Hoffmann, Aral Luxembourg

Depuis l’ouverture de la première station au Findel, Aral, qui revendique 18 millions de clients et embauche 200 personnes, continue de mener différents projets de front. «Des projets de nouvelles implantations sont à l’étude, mais nous modernisons aussi nos stations, comme la construction d’une plus grande station à Differdange. Nous y installerons notre premier car wash en tunnel.» Un changement devrait aussi intervenir autour des Petit Bistro pour «continuer à être perçus comme une marque luxembourgeoise».