Le rapport stratégique de Jeremy Rifkin, commandité par Étienne Schneider, propose une série de mesures destinées à faire entrer le pays dans «la troisième révolution industrielle». (Photo: IMS Luxembourg)

Le rapport stratégique de Jeremy Rifkin, commandité par Étienne Schneider, propose une série de mesures destinées à faire entrer le pays dans «la troisième révolution industrielle». (Photo: IMS Luxembourg)

À ce titre, le ministre a annoncé la mise en place d’un comité national de suivi, composé de représentants des ministères et des partenaires sociaux. Plusieurs plateformes seront par ailleurs chargées d’accompagner ce processus dans les secteurs qui les concernent: le Conseil national pour la construction durable, le Haut Comité pour l’industrie, la plateforme en devenir «Smart Energy Luxembourg», celle consacrée à la mobilité ainsi que celle devant s’attacher au développement de l’économie circulaire.

Notons que les neuf piliers dont il est question dans l’étude Rifkin sont l’énergie, la mobilité, le bâtiment, l’alimentation, l’industrie, la finance, l’économie «intelligente», l’économie circulaire et le volet social. L’objectif, selon le ministre, est de miser sur une énergie plus durable et décentralisée et de favoriser le mariage des réseaux d’énergie et de communication, un thème cher à Jeremy Rifkin qui considère cette approche comme un «changement total de paradigme économique».

Débat à la Chambre souhaité

Étienne Schneider a livré plusieurs exemples de mesures à prévoir dans le cadre de ce projet: une mobilité multimodale, la construction de bâtiments reposant sur l’efficacité énergétique, une production alimentaire privilégiant l’optimisation des ressources, la réutilisation des déchets de chantier, la stimulation de la recherche à travers des plateformes technologiques réunissant secteurs publics et privés, voire l’introduction de mesures légales et réglementaires destinées à encourager l’investissement dans le secteur de l’énergie durable.

Conscient des réticences qui se sont manifestées en amont du projet, le ministre de l’Économie a souligné qu’il souhaitait impliquer toutes les institutions dans une vaste discussion, y compris dans le milieu scolaire. Il a aussi proposé que la Chambre des députés s’en empare pour mener un débat sur les divers aspects de cette étude.

Nouvelles technologies de communication

Plus de 300 personnes ont participé au préalable à des ateliers de réflexion afin que l’étude prenne en compte les spécificités du Luxembourg. Ce pays est le premier État membre de l’Union européenne disposé à s’engager dans un processus menant à la troisième révolution industrielle, d’après Jeremy Rifkin. L’économiste américain a encore précisé que le Grand-Duché avait obtenu un financement de la Banque européenne d’investissement pour élaborer ce «plan systémique».

Devant une nombreuse assistance venue l’écouter, il a ajouté que ce plan reposait sur l’utilisation de nouvelles technologies de communication, de nouvelles sources d’énergie et de nouveaux moules en matière de mobilité, de transport et de logistique, ce qui permettra d’augmenter la productivité en réduisant progressivement le coût marginal et de diminuer l’empreinte écologique.

Il est important que le Luxembourg soit un first mover.

Michel Wurth, président de la Chambre de commerce

Cette étude est une grande boîte à outils contenant de nombreuses idées innovantes, s’est réjoui pour sa part Carlo Thelen. Le directeur de la Chambre de commerce estime que le moment est opportun pour entamer ce processus, étant donné les transformations que subit notre environnement économique et social. De même que le ministre de l’Économie, Carlo Thelen a souligné que le plan s’appuiera sur des initiatives existantes, le Grand-Duché n’ayant pas attendu le moment présent pour créer des «clusters» ou lancer des initiatives dans le secteur énergétique.

Il a insisté en outre sur l’importance du Luxembourg d’être un «first mover»; une idée reprise par le président de la Chambre de commerce, Michel Wurth, qui a affirmé qu’avec la troisième révolution industrielle, les économies d’échelle n’auront plus la même importance que dans le passé. Président d’IMS Luxembourg, Christian Scharff a retenu quant à lui le concept de résilience comme maître mot de cette nouvelle approche. Il a fait ainsi référence à ce que Jeremy Rifkin a appelé le passage de l’âge du progrès – marque de fabrique des deux premières révolutions industrielles – à celui de la résilience de l’économie.