Werner Hoyer, président de la Banque européenne d’investissement, au centre (Photo: Banque européenne d'investissement)

Werner Hoyer, président de la Banque européenne d’investissement, au centre (Photo: Banque européenne d'investissement)

Les discussions en cours à Bruxelles entre les ministres des Finances européens pour trouver une solution au «cas» grec et aux conditions de remboursement par le gouvernement Tsípras des aides européennes en feraient presque oublier l’agenda à moyen et long termes de l’Union.

Il concerne notamment la mise en œuvre du plan Juncker présenté fin novembre par le président de la Commission européenne et visant à débloquer quelque 315 milliards d’euros dans les trois prochaines années afin de stimuler les investissements et participer à la relance de la croissance en Europe.

En mode transitoire

Réuni mardi, le conseil des gouverneurs de la Banque européenne d’investissement (BEI) a procédé à une validation importante, préalable au déblocage des fonds: la coordination par la BEI du futur Fonds européen pour les investissements stratégiques, le véhicule permettant de dérouler les fameux 315 milliards.

Avec près de 77 milliards d’euros de prêts en 2014 rien que sur les fonds qui lui sont alloués, la BEI, basée à Luxembourg, maîtrise en effet le sujet. Elle sait notamment répondre aux besoins des PME, pierres angulaires de l’économie européenne et cibles du plan Juncker.

D’après les décisions prises à Bruxelles mardi, les entreprises en question devraient bénéficier des premiers soutiens financiers d’ici l’été. En particulier les structures actives dans les nouvelles solutions technologiques et de communication.

En attendant la mise en place effective du FEIS à la rentrée de septembre, c’est le Fonds européen d’investissement (également sous tutelle de la Banque européenne d’investissement) qui assurera le relais pour aider les PME en recherche de financement.

Lever les entraves aux investissements

Les activités orientées vers l’innovation sont particulièrement visées et les institutions européennes veulent aider ces acteurs à couvrir d’éventuels risques dans leurs transactions avec des intermédiaires. Dans un second temps, les projets d’infrastructures devraient bénéficier des financements à leur tour.

L’agenda 2015 de la Commission prévoit du reste de s’attaquer de front aux barrières réglementaires qui freinent les investissements et empêchent la mise en place effective d’un marché unique.

Elle vient d’ailleurs de lancer aujourd’hui une vaste consultation dans l’optique d’un marché de capitaux intégré.

Des chantiers ambitieux mais justifiés par le constat d’un ralentissement drastique du niveau d’investissement depuis la crise financière. Même si les liquidités existent, la frilosité et la baisse de confiance des capitaines d’entreprise contribuent au ralentissement de la machine européenne qui ne manque pourtant pas de talent.

Utilisant des investissements et des outils pour partie déjà existants, le plan Juncker a donc aussi – et avant tout – des visées psychologiques, à savoir redonner une confiance commune qui s’est étiolée durant les derniers mois.