La société Twitter, basée à San Francisco et qui compte 40 bureaux à travers le monde, vient d’annoncer la fermeture de plusieurs succursales. Des bureaux d’Allemagne, mais aussi ceux de Bruxelles et Amsterdam – soit les seuls du Benelux – ferment leurs portes. La multinationale l’a annoncé ce 31 octobre, par e-mail, à ses employés.
Cette annonce suit de quelques jours celle de la fermeture du programme vidéo Vine qui n’aurait pas supporté la concurrence de Facebook et Snapchat. Elle fait partie d’une plus importante stratégie de restructuration qui vise environ 350 postes (9% des effectifs). La société annonce à ce jour rassembler 3.860 employés, dont 40% pour des fonctions techniques.
Des rumeurs de rachat par Google ou Disney n’ont finalement pas vu le jour. «Après avoir échoué à trouver un acquéreur, Jack Dorsey (CEO de Twitter, ndlr) doit proposer des solutions pour garantir la survie de son réseau», note Jerry Weyer, partner du cabinet de consultance en communication digitale Clement & Weyer. «Twitter connaît des difficultés depuis des mois: la basse croissance du nombre d’abonnés ne peut pas convaincre les investisseurs, et les utilisateurs restent irrités par les problèmes persistants d’utilisation ainsi que l’incapacité des responsables à gérer les débordements haineux et les agressions en masse sur Twitter.»
Repenser et recentrer Twitter
Quant aux suppressions d’emplois annoncées, qui concernent principalement la vente et la fermeture de Vine, le partner a l’impression que «les responsables essaient de se focaliser davantage sur leur produit phare: Twitter comme plateforme d’échange instantané d’informations et d’actualités». Ce qui peut être une bonne chose. «Twitter a vu de bons résultats avec le streaming en live des matches de football en coopération avec la National Football League, et on peut s’attendre à des ‘deals’ pareils dans le futur. Dans ce sens, Vine a représenté un concurrent interne de Twitter, et vu les problèmes actuels de Twitter, la décision de fermer ce service pourrait s’avérer comme une bonne décision.»
Et de conclure: «Espérons que l’idée de cette restructuration est issue aussi d’une réflexion critique des responsables Twitter à repenser certains aspects de leur plateforme. Comme on l’a vu avec Vine, dans la Silicon Valley, les plateformes peuvent disparaître à la même vitesse qu’elles ont apparu.»
Malgré ses 313 millions d’utilisateurs actifs par mois, la plateforme à l’oiseau bleu est toujours déficitaire. Elle affichait en juin 2016 un bénéfice de -187 millions de dollars pour un chiffre d’affaires de 1,20 milliard. Un déficit toutefois moins catastrophique que celui de 521 millions de dollars qu’elle cumulait en décembre 2015.