«Je salue ceux qui se sont donné la peine d’être dans la salle, mais le fait qu’une trentaine de députés seulement assistent à ce débat démontre à suffisance que le Parlement n’est pas sérieux, et je voulais le dire aujourd’hui», a déclaré mardi, en pleine séance plénière à Strasbourg, Jean-Claude Juncker, président de la Commission.

Devant un hémicycle où siégeait une trentaine d’eurodéputés sur les 751 élus et accueillant un débat consacré au bilan de la présidence maltaise de l’UE, achevée fin juin, le Luxembourgeois s’est emporté face à ce qu’il considère comme «un manque de respect» envers les présidences effectuées «par les petits pays», estimant qu’une telle hypothèse «avec madame Merkel ou monsieur Macron serait inimaginable» et que le Parlement serait «plein à craquer».

Je ne participerai plus jamais à une réunion de ce type.

Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne

«Le Parlement européen est ridicule, très ridicule», a-t-il affirmé en français avant de marteler en anglais: «Vous êtes ridicules.» Des remarques qui ne sont pas passées inaperçues auprès d’Antonio Tajani, président du Parlement, qui est intervenu sèchement à plusieurs reprises pour interrompre ce discours. «Je vous en prie monsieur le président, vous pouvez critiquer le Parlement, mais c’est au Parlement de contrôler la Commission et pas à la Commission de contrôler le Parlement», a-t-il indiqué, en rappelant le fonctionnement des institutions européennes et en le priant «d’utiliser un langage différent».

Mais la piqûre de rappel a été loin de calmer les élans de l’ancien Premier ministre luxembourgeois, ce dernier rétorquant directement sur un ton ironique qu’«il n’y a qu’un faible nombre de députés à la plénière pour contrôler la Commission». Et d’ajouter qu’à l’avenir, il ne participerait «plus jamais à une réunion de ce type».