Nico Simon (Photo: Eric Chenal/Blitz)

Nico Simon (Photo: Eric Chenal/Blitz)

A partir de 1956 – Les années «culottes courtes»

C’est quelque part au milieu des années cinquante que mes parents m’emmènent pour la première fois au cinéma: Pinocchio de Walt Disney. Je découvre plusieurs nouveaux mondes à la fois: la salle de cinéma, la projection d’une image virtuelle animée, la création d’un monde au-delà de la réalité… La fascination du cinéma, projection imaginaire de réalités parallèles, ne lâchera plus le gamin en culottes courtes que j’étais et elle fera partie du développement de ma personnalité.

1968… – Les années ciné-club

Avec la puberté vient la découverte que le cinéma n’est qu’une projection, mais que derrière les œuvres se cachent des créateurs. Je réalise que le cinéma n’est pas que rêve, mais qu’il est profondément enraciné dans la société, soit en y contribuant de manière artisti-que, intellectuelle, ou tout simplement pour divertir. Très vite, je m’engage dans l’animation de ciné-clubs pour élèves, à Luxembourg, puis pour étudiants, à l’université. La fascination reste, je me construis mes repères.

1978… – Les années à voie double

Sans perspective de débouchés dans le cinéma à cette époque, je choisis la voie de l’enseignement. Métier noble, fascinant, éprou-vant et qui me laissera le temps libre nécessaire pour me consacrer parallèlement à mes activités de montreur d’images et d’animateur de ciné-clubs. Je peux également affiner mon penchant pour l’organisation, la gestion et la négociation (avec les fournis-seurs de films).

1991: L’année du choix

Après la création, en 1983, du Cinéma Utopia au Limpertsberg, rémanence directe du ciné-club des jeunes de l’époque, et son ex-tension en 1989 en artplex professionnel, il devient de plus en plus difficile de gérer les deux métiers en même temps. La décision de lancer le projet d’un multiplexe cinématographique me met devant la nécessité de choisir. Dorénavant ce sera à 100% cinéma. Un monde nouveau et inconnu s’ouvre à moi: le financement et le montage de projets d’entreprise. Un challenge qui ne me laissera pas le temps de regretter ma carrière d’enseignant.

1997… – Les années de management

Avec l’ouverture d’Utopolis fin 1996, il ne me restait plus qu’à m’approprier les qualités nécessaires de gestionnaire sans perdre mon âme de cinéphile, de pédagogue et de civisme et en conservant une vision pour l’entreprise. Si j’ai réussi, je l’espère, c’est parce que j’ai été conscient du fait qu’il faut toujours travailler en équipe. J’ai eu la chance d’être entouré et soutenu de passionnés comme moi qui poursuivaient la même utopie, ainsi que de collaborateurs à qui j’ai pu refiler le bon virus. Ce que j’ai appris au long de ce parcours: ne pas devenir une marionnette et veiller à ce que le nez n’ait pas l’occasion de s’allonger. Tiens, cela me rappelle quelque chose du tout début!