La décision prise lundi par la majorité DP-Déi Gréng au conseil communal de la Ville de Luxembourg de lancer la procédure du nouveau plan d’aménagement général (PAG) de la capitale a déclenché un vif mécontentement du côté de l’opposition, notamment dans les rangs du LSAP et du CSV.
Ces deux derniers se sont publiquement exprimés suite à cette décision, estimant que «les principes démocratiques avaient été bafoués».
«Alors que la Ville travaille sur ce nouveau PAG depuis 2006, nous avons toujours réclamé des discussions politiques sur le sujet, sans que cela ne nous ait jamais été accordé», a notamment déploré Marc Angel, conseiller communal LSAP.
Manque de temps
Les élus de la capitale auraient par ailleurs obtenu les documents relatifs à ce nouveau PAG de manière tardive – distribués de la mi-mai à la semaine passée –, se retrouvant face à «une masse énorme de documents à digérer en un temps record» qui les a contraints à réclamer un report du lancement de la procédure à l’automne, ce qui leur a été refusé.
Le PAG est dénué de toute vision ou réflexion sur des orientations stratégiques.
Marc Angel, LSAP
Un mécontentement supplémentaire provient ensuite du PAG lui-même, «dénué de toute vision ou réflexion sur des orientations stratégiques», ajoute encore Marc Angel, pour qui ce plan d’aménagement général «n’est qu’une transposition dans les textes actuels du plan Joly», un PAG du nom d’un urbaniste parisien qui fut son concepteur, élaboré dans les années 80 et appliqué – toujours aujourd’hui – depuis le début des années 90.
Logement, qualité de vie, mobilité
Du côté du LSAP, on reproche à ce plan des carences en matière de logement notamment, au détriment de surfaces de bureaux ou dédiées à l’emploi, tandis que du côté du CSV, les reproches ont trait à une réduction de la qualité de vie et à des mesures trop timides en matière de mobilité.
À ce mécontentement s’ajoute encore le fait que la majorité au conseil communal a refusé d’étendre les heures d’ouverture du Bierger-Center, pour permettre au plus grand nombre de participer à la consultation populaire, et n'a pas non plus accepté de publier un guide à destination du public, afin de l’informer des procédures de réclamation, notamment.
«Venant d’une autorité selon laquelle la participation des citoyens à la politique communale est importante, c’est tout de même fâcheux», conclut Marc Angel.