Habitué des réactions à chaud, Xavier Bettel (DP) n’a pas boudé son plaisir lors du lancement de GovSat-1, le premier satellite militaire luxembourgeois. Après avoir assisté au décollage depuis le site de Cap Canaveral aux côtés notamment du couple grand-ducal héritier, le Premier ministre s’est rendu dans la salle dédiée à la retransmission de la mise sur orbite de l’engin, destiné à explorer le lucratif marché des communications militaires hautement sécurisées. Une séance d’une trentaine de minutes achevée par la séparation entre le satellite et la fusée Falcon 9 utilisée par SpaceX. Mais aussi par un tonitruant «ouf» du Premier ministre, à la fin d’une vidéo publiée sur son profil Facebook officiel.

Ce message politique n’aura toutefois pas été celui qui a été le plus commenté ce jeudi, à la différence de celui délivré par Étienne Schneider (LSAP), ministre de l’Économie, à destination de Carole Dieschbourg (Déi Gréng), ministre de l’Environnement. Présent dans l’espace réservé aux VIP, le vice-Premier ministre s’est amusé à commenter la pollution engendrée par la mise en service des moteurs du lanceur. «Que dirait Carole si elle voyait ces émissions de gaz», a indiqué le locataire du ministère du boulevard Royal, en référence à la récente polémique l’opposant à la ministre verte sur l’installation au Grand-Duché d’entreprises jugées polluantes. Que ce soit le producteur de yaourts Fage, à Bettembourg, ou le fabricant de laine de roche Knauf, à Sanem.

Conçu pour une durée de vie de 15 ans, GovSat-1 entrera en service «début mars», soit dans une période comprise entre quatre et six semaines, une fois les manœuvres de mise sur orbite définitive effectuées. Soit à quelque 30.000 kilomètres d’altitude pour lui permettre de couvrir une zone comprise entre l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient dans le cadre de missions civiles ou militaires. Actuellement, «entre 15 et 25%» des capacités sont occupées, notamment par l’Otan, le reste devant encore chercher preneur auprès d’autres organisations internationales, telles Frontex, ou d’autres États. «Bon nombre de membres de l’Otan et de l’Union européenne» auraient manifesté leur intérêt, selon Patrick Biewer, CEO de LuxGovSat.