Selon les dernières statistiques du ministère de la Famille, seuls 20% des pères prennent actuellement un congé parental. La nouvelle loi devrait changer la donne. (Photo: Marion Dessard/archives)

Selon les dernières statistiques du ministère de la Famille, seuls 20% des pères prennent actuellement un congé parental. La nouvelle loi devrait changer la donne. (Photo: Marion Dessard/archives)

Dix mois presque jour pour jour après son dépôt à la Chambre, la réforme sur le congé parental a été votée mardi lors de l’ouverture de la session parlementaire. Mais sans les voix des 23 députés CSV, qui ont décidé en bloc de s’abstenir. «Je suis très étonnée par ce choix», assure auprès de Paperjam Corinne Cahen (DP), ministre de la Famille, quelques instants après le vote.

«Quand ils étaient au pouvoir, la flexibilisation du congé parental n’était pas une option et désormais la loi ne va pas assez loin», s’amuse-t-elle, en spécifiant que «je ne connais pas les raisons qui les ont poussés à ne pas voter ce texte, mais c’était de mauvaises raisons». À la tribune de la Chambre, en début d’après-midi, Françoise Hetto avait justifié la position des chrétiens-sociaux en évoquant un texte «qui ne répond pas à toutes les situations» et qui introduisait des revenus «qui varient d’une personne à l’autre, ce que nous refusons, sur le principe de l’égalité devant la loi».

Congé parental pris par 20% des pères

«Pierre angulaire» de la politique familiale du gouvernement, le texte permettra, à compter du 1er décembre, aux parents travaillant un minimum de 20 heures par semaine de bénéficier de ce que les députés DP, LSAP et Déi Gréng considèrent comme «un droit».

Destinée non seulement à rendre le système plus flexible, la nouvelle loi vise également à pousser les pères à réduire leur temps de travail. Selon les statistiques du ministère de la Famille, seuls 20% des hommes ont opté pour cette possibilité. Majoritairement pour un congé à temps plein de six mois.

Un phénomène que le gouvernement entend combattre via deux éléments. La mise en place de six modèles différents - un temps plein de quatre ou six mois, un temps partiel de huit ou douze mois et le fameux congé fractionnable qui autorise la réduction de l’activité professionnelle de 20% par semaine ou de quatre fois un mois sur une période de 20 mois - et une revalorisation de l’indemnité. Rebaptisée revenu de remplacement, cette dernière ne pourra être inférieure au salaire minimum non qualifié (1.922,96 euros) et sera plafonnée à 3.204,93 euros, en fonction du revenu des demandeurs.

Lundi, le ministère de la Famille et l'ABBL avaient également signé un accord qui permettra aux jeunes parents, sous certaines conditions, de voir le paiement de leur crédit immobilier différé, pour la durée du congé parental choisi.

À noter que d’autres textes en lien avec la famille doivent être votés dans les prochains mois. C’est le cas notamment de la loi introduisant le multilinguisme et la gratuité dans les crèches, la flexibilisation des congés pour raison familiale ou du congé d’allaitement. Autant de textes qui devraient être l’occasion d’assister à de nouvelles passes d’armes entre le principal parti d’opposition et les membres de la coalition gouvernementale.