Quelles sont les ambitions du NGL-SNEP à cinq jours des élections sociales de ce 13 novembre? À cette question, Armand Wildanger, le secrétaire général du syndicat, souhaite d’emblée apporter une nuance, souhaitant distinguer le scrutin organisé au niveau de la Chambre des salariés, où le NGL-SNEP n’a actuellement aucun représentant, et celui mené au sein des entreprises.
La Chambre des salariés n’est pas particulièrement sa tasse de thé. «Nous aimerions bien sûr y obtenir un mandat, voire deux, mais nous savons que ce ne sera pas facile», explique-t-il. «D’abord parce que la répartition des sièges ne se fait pas nécessairement au mérite, et ensuite parce que nous connaissons le jeu d’autres syndicats qui recueillent les bulletins de vote des salariés pour les remplir eux-mêmes. Certains en font même un concours. À partir de là, on ne se fait donc pas trop d’illusions.»
Le monde à l'envers
Les entreprises, c’est autre chose. Et le discours diffère. «C’est là que se situe l’action, parce que c’est là que sont les véritables problèmes», poursuit le secrétaire général. «Du fait de disposer de représentants dans de grosses sociétés comme Luxair ou Goodyear, dans le secteur du gardiennage ou encore dans des tas d’entreprises de petites ou de moyennes tailles, nous avons une bonne connaissance du terrain et des problèmes auxquels sont confrontés les salariés.»
Selon lui, «cinq ans d’un travail assidu combiné à un grand nombre de nouveaux adhérents» devraient permettre au NGL-SNEP une meilleure représentation là où il est présent. «Si tel n’était pas le cas, ce serait le monde à l’envers…»
Ses atouts? «On parle, on discute, on explique», dit Armand Wildanger qui met en avant et insiste sur la neutralité et l’indépendance de sa formation. «Contrairement à certains, comme l’OGBL il y a peu, nous ne nous immisçons pas dans le débat politique. Ce n’est pas notre affaire. Nous n’avons de lien avec aucun parti, nous ne sommes pas financés par l’État et vivons des seules cotisations de nos membres. Nous n’avons besoin de personne, et quand on vise à nous récupérer, notre réponse est 'non'! Voilà quels sont nos atouts!»
Trop de laisser-aller
Sur les dossiers en cours, le NGL-SNEP dit militer avant toute chose pour le strict respect des lois. «Il y a encore trop de zones de non droit dans ce pays», s’emporte Armand Wildanger, «trop de travail au noir, trop de laisser-faire, trop de textes de loi bafoués».
Les retraites? «Pas question d’y toucher, elles ont déjà été assez manipulées», dit-il. L’indexation? «À voir… On peut accepter de discuter d’un plafonnage, mais avec un grand 'mais'. Parce que dans l’état actuel des choses, ce sont l’État et les banques qui gagnent beaucoup. Les PME ou les artisans, eux, ne gagnent rien». L’emploi? «Il serait temps de donner un coup de main aux PME en favorisant la formation, initiale comme continue.»
Lorsqu’il évoque le futur gouvernement, le secrétaire général du NGL-SNEP considère que cela ne modifiera en rien la manière dont se déroule le dialogue social; «La tripartite, c’est bien, oui. Mais c’est d’abord dans les entreprises que ce dialogue doit avoir lieu. Les gouvernants, eux, doivent avant tout se charger de faire respecter les lois et de faire en sorte de limiter les abus.»
Des manifestations, mais des vraies
Et lorsqu’il s’agira de rediscuter du projet de réforme de ce dialogue social, Armand Wildanger se déclare confiant. «Il me semble que le texte va dans le bon sens. On pourra vivre avec. Pour autant qu’une place soit bien accordée à une plus grande protection des délégués. Nous allons en rediscuter».
Dialoguer. Encore et toujours. «Car nous vivons dans une démocratie», insiste-il encore. «Mais s’il le faut, si la rupture est consommée, il convient aussi de savoir manifester. Mais pour de vrai. Pas en organisant des balades du dimanche. Il faut se battre, montrer sa détermination, entraver des routes, bloquer des ponts! Lorsque les salariés manquent de respect, c’est légitime. Ils n’y a pas que les chiffres qui comptent…»