La première collection «fair trade» Luxembourg a été présentée officiellement lundi au MNHA devant la presse et quelques commerçants partenaires. (Photo: Audrey Somnard)

La première collection «fair trade» Luxembourg a été présentée officiellement lundi au MNHA devant la presse et quelques commerçants partenaires. (Photo: Audrey Somnard)

Des t-shirts floqués de la Gëlle Fra, du château de Vianden ou du Roude Leiw, il y a encore quelques années, c’était impensable. Mais le «nation branding» est passé par là. Afficher ses valeurs à travers ses vêtements, c’est toute la stratégie «fair trade»: «C’est devenu une fierté, c’est désormais cool de porter des symboles du pays», estime Jean-Louis Zeien, président de Fairtrade Lëtzebuerg.

Le projet d’une collection «fair trade» Luxembourg est venu d’un défi lancé par la sœur de l’artiste Jacques Schneider: «Elle voulait m’offrir deux joggings pour Noël, mais issus du commerce équitable, bio, avec un design luxembourgeois et le tout pour 50 euros maximum. Cela n’existait pas. J’ai donc imaginé une collection», explique l’artiste.

Du coton d’Inde et du Bangladesh

Le coton bio «fair trade» est fabriqué en Inde et au Bangladesh. Les vêtements sont finis et les designs sont imprimés en France. À 25-30 euros le t-shirt, c’est rapidement un succès. Jacques Schneider écoule 6.000 pièces rien qu’avec les clients de passage dans son atelier.

Ce projet attire très rapidement Fairtrade Lëtzebuerg: «J’ai vu les premières pièces et je me suis dit tout de suite que ça allait devenir quelque chose de conséquent, qu’il fallait élargir le public», explique Jean-Louis Zeien. «D’autant que cette démarche s’inscrit clairement dans notre campagne ‘Rethink your clothes’ où nous sensibilisons le public aux origines de ses vêtements».

Une réunion a été organisée avec des commerçants susceptibles d’être intéressés pour distribuer cette collection dans leurs points de vente.

80% des vêtements sont fabriqués dans des pays en développement, dans des conditions parfois terribles. Il faut en avoir conscience et faire attention.

Virginie Kuenemann, gérante de Miyo

Parmi eux, Virginie Kuenemann, à la tête de son concept store pour enfants Miyo, a été séduite par cette collection: «80% des vêtements sont fabriqués dans des pays en développement, dans des conditions parfois terribles. Il faut en avoir conscience et faire attention notamment à l’encre utilisée pour ces vêtements, surtout pour les enfants. Je voudrais faire passer le message que le commerce équitable, ce n’est pas forcément des vêtements qui sont chers et pas sexy. Cette collection s’inscrit tout à fait dans ma démarche».

Elle devrait vendre dans sa boutique très prochainement la déclinaison de la collection pour enfant.

Pas de vente en ligne

Pour la secrétaire d’État à l’Économie Francine Closener, «il est important de créer la demande, mais surtout l’offre». Car il est bien facile de sensibiliser sur le «made in Luxembourg», encore faut-il que l’offre soit également au rendez-vous. Mais tous en sont persuadés, la clientèle est demandeuse. Des grands distributeurs comme Auchan ont d’ailleurs participé à cette réunion organisée par Fairtrade Lëtzebuerg quelques jours auparavant pour présenter le projet.

Le tout est de proposer des vêtements relativement abordables.

Jacques Schneider, artiste

Pour Jacques Schneider, ses vêtements n’ont pas vocation à être vendus en ligne: «Avec le monde connecté où on peut accéder à tout en quelques clics, je voudrais au contraire privilégier le contact humain pour vendre mes pièces». L’artiste a produit une nouvelle collection tous les 15 jours depuis le début de l’année, une collection pouvant correspondre à 40 pièces. Principalement des t-shirts, débardeurs, sweat-shirts. Le tout entre 25 et 30 euros pour ces pièces, tandis que les joggings et autres shorts peuvent monter jusqu’à une cinquantaine d’euros.

«Le but est de proposer des vêtements entre 20 et 60 euros. J’ai également un projet de robe de soirée qui ne dépassera pas les 300 euros. Le tout est de proposer des vêtements relativement abordables», poursuit Jacques Schneider.