Le ministre de l’Économie Étienne Schneider, le recteur de l’Université Stéphane Pallage et le ministre de l’Éducation supérieure et de la Recherche Claude Meisch ont présenté un master inédit en Europe (Photo: DR)

Le ministre de l’Économie Étienne Schneider, le recteur de l’Université Stéphane Pallage et le ministre de l’Éducation supérieure et de la Recherche Claude Meisch ont présenté un master inédit en Europe (Photo: DR)

Pour atteindre l’espace, il faut viser les étoiles. Derrière cette évidence, l’Université de Luxembourg, poussée par l’ambition du ministre de l’Économie, a placé la barre très haut: en septembre, les 20 premiers étudiants du nouveau master interdisciplinaire de l’espace seront triés sur le volet. Ces ingénieurs, physiciens, informaticiens et autres spécialistes qui ne connaissent pas forcément l’espace devront avoir un dossier en béton, convaincre avec une lettre de motivation, parler parfaitement l’anglais et, surtout, être dans le top 20 des étudiants de leurs «bachelors» respectifs.

«Nous ne prendrons que les meilleurs: nous avons une réputation à bâtir», a fermement dit la vice-rectrice de l’Université, Tonie Van Dam, vendredi après-midi, dans le bâtiment des Sciences. Visiblement pas de quoi les effrayer puisque depuis l’annonce de ce master, les appels et les candidatures se multiplient. «L’espace nous fait encore rêver. Et nos rêves d’enfants peuvent aussi devenir une réalité économique», avait indiqué le recteur, Stéphane Pallage, en préambule.

2.000 euros par semestre

À leur entrée, contre 2.000 euros par semestre – quatre semestres sont prévus dont un de stage –, les étudiants auront droit aux fondamentaux des ressources de l’espace, du design de mission et opérationnel, de la robotique de l’espace, des bases dans le domaine des satellites de communication, cybersécurité incluse, de l’informatique spatiale... et à deux modules de gestion de projet spatial et de politique, loi et éthique de l’espace. Car la vocation de ce master inédit en Europe et peut-être même dans le monde, est non seulement de former des spécialistes très pointus, mais de leur permettre de devenir des entrepreneurs de l’espace.

À l’issue de ces deux années, ils pourront soit intégrer une des 50 sociétés de l’espace qui se sont installées au Luxembourg et celles à venir, ou bien lancer leur propre start-up.

«Une société nous disait récemment avoir ouvert deux postes et reçu 400 candidatures, signe que les professionnels sont prêts à venir de partout pour travailler dans ce secteur», a raconté le ministre de l’Économie, Étienne Schneider. «Mais nous voulons aussi que des jeunes Luxembourgeois ou résidents aient leur chance.»

Un programme validé par l’industrie

Pour lancer ce programme, le gouvernement s’apprête à débourser plus de quatre millions d’euros jusqu’en 2021. Trois professeurs seront recrutés d’ici la rentrée, un d’informatique, un d’ingénierie de l’espace et un troisième de business de l’espace. Deux laboratoires seront construits, le premier autour de la robotique, le second autour du design (de missions, de satellites ou de systèmes de propulsion, par exemple).

«L’Université a aussi la possibilité d’utiliser sa dotation budgétaire pour ce master», a ajouté le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Claude Meisch. Le ministre a aussi insisté sur les caractéristiques de ce master, de sa dimension interdisciplinaire à la haute employabilité recherchée en passant par l’innovation et les liens avec le SnT. Et le recteur d’ajouter: «Nous avons montré un squelette du projet aux industriels qui nous ont dit que nous étions juste dans la cible» des besoins des industriels en main-d’œuvre. Lesquels ont finalement validé le programme présenté hier. Plus de 400 emplois vont naître dans les années à venir, qui s’ajouteront aux 800 emplois du secteur.

L’espace représente 2% du PIB national, un record en Europe. Signe qu’on peut avoir des étoiles dans les yeux et tout de même une bonne vision.

Plus de renseignements

Master interdisciplinaire de l’espace

Campus de Belval, maison du Savoir, 2 avenue de l’Université, L-4365 Esch-sur-Alzette

Tél.: (+352) 46 66 44 - 62 61

E-mail: [email protected]