15 juin 2017, jour de changement pour les citoyens européens. Promise depuis plus de 10 ans par la Commission européenne, la fin des frais d’itinérance prend place dans les 28 États de l’Union. Dans le jargon de l’institution, on appelle cela le principe du «roaming like at home» (RLAH), c’est-à-dire l'utilisation de l'abonnement téléphonique à l'étranger sans surcharges pour le client.

Un an plus tard, le rapport statistique des télécommunications du Luxembourg pour l’année 2017 de l’ILR fait le point, entre autres, sur les conséquences de la fin du roaming pour les opérateurs présents au Grand-Duché.

Il faut tout d’abord distinguer deux types de roaming. Il y a le «Roaming In», qui concerne les communications passées avec des abonnements étrangers au Luxembourg. L’ILR note qu’il «continue de représenter une source importante de revenus pour les opérateurs mobiles». En chiffres, le revenu lié au «roaming in» connaît une hausse notable de 44,2%, pour atteindre 21,2 millions d’euros. En volume (de communications, SMS et data), cela représente quasiment trois fois plus par rapport à 2016.

De son côté, le «Roaming Out» – soit les consommations effectuées en dehors du pays – nécessite de la part des opérateurs un «droit de passage» tarifé à la minute par leurs confrères des pays étrangers (des frais refacturés avant le 15 juin 2017 aux abonnés, en frôlant parfois les limites de l’abus). Son trafic a également connu une hausse importante l’année dernière, de 28,9%. De plus, comme beaucoup d’offres incluent les appels internationaux dans leurs forfaits, le volume des communications internationales augmente de 22,4%, pour atteindre 187,1 millions de minutes (les revenus qui s'y rapportent ne sont pas communiqués).

Les SMS distancés par les applis mobiles

Le nombre de SMS envoyés en 2017 continue de baisser, à -14,5% par rapport à 2016. Cette chute amorcée en 2013 se poursuit, avec un changement des modes de consommation de la part des utilisateurs. De plus en plus d’applications mobiles sur internet, type Whatsapp, Snapchat ou Messenger, prennent leur place.

Résultat, l’utilisation de l’internet mobile domine et enregistre un taux de croissance annuelle de 30,9% par rapport à 2016. Le trafic internet a ainsi doublé de 2015 à 2017.

Les revenus des services mobiles en hausse

De manière globale, le revenu mobile s’élève à 290,1 millions d’euros pour l’ensemble des opérateurs (+2,8%). Post (ensemble avec Join) augmente sa part de marché en nombre d'abonnements, pour s’établir à 49,9%, soit un point de plus qu’en 2016. Mais cela reste en dessous de ses précédents chiffres, notamment celui de 2013, où l’opérateur atteignait 52,8% de parts de marché. Tango arrive deuxième en parts de marché (le chiffre exact n’est pas dévoilé par le rapport de l’ILR). De 2014 à 2017, les revenus provenant de services fixes ont augmenté de 1,3%, contre 7,2% pour les revenus des services mobiles.

Les communications fixes toujours en baisse

La part de marché des opérateurs alternatifs (Tango, Orange) en raccordements fixes progresse encore et atteint désormais 29,3%, contre 25,7% en 2016. «Ce marché gagne clairement en dynamisme, avec la commercialisation réussie de l’internet haut débit», souligne l’ILR. Le volume de communications fixes continue, lui, à baisser de 10,7% pour atteindre 602 millions de minutes en 2017. Tous les modes de communications fixes sont en recul, en particulier les communications locales et les appels internationaux.

60% du territoire couvert en fibre optique

Le nombre d’accès en fibre optique FTTH (pour «fiber to the home») atteint 59.200 unités fin 2017 au Luxembourg, soit une hausse de 45,8%. La couverture en fibre optique atteint ainsi presque 60% (59,2%). Les opérateurs alternatifs ont su agrandir significativement leur part de marché FTTH, en passant de 18,4% en 2016 à 26,3% l’année dernière. «Ceci est le résultat du succès de l’accès régulé au réseau fibre de la Post, notamment via le dégroupage de la fibre optique en mode point à point et la commercialisation de produits et services attractifs aux clients finaux», explique l’ILR.

Au final, le revenu global hors taxes connaît en 2017 une légère hausse de 2,4% à 562,5 millions d’euros – due notamment à la croissance de l’internet fixe et des revenus du «Roaming Out». «Les revenus globaux du secteur des communications électroniques sont en hausse depuis 2014», ajoute l’ILR. Les investissements sont, eux, en baisse depuis trois ans, et atteignent 104,1 millions d’euros (-7,3%).