Les gestionnaires d'actifs français représentaient 8% de la gestion d'actifs au Luxembourg fin 2014. (Photo: Licence C.C.)

Les gestionnaires d'actifs français représentaient 8% de la gestion d'actifs au Luxembourg fin 2014. (Photo: Licence C.C.)

Quels qu'aient été les discours plus ou moins hostiles du gouvernement français à l'égard du Luxembourg, les gestionnaires de notre voisin n'ont jamais boudé la place financière, au point qu'ils pesaient 8% de la part de marché de la gestion d'actifs au Luxembourg fin 2014 avec plus de 250 milliards d'euros d'actifs sous gestion.

«Depuis plusieurs mois, les différents acteurs français ont pris pleinement la mesure des possibilités et des avantages offerts par les différentes réglementations comme Ucits IV et AIFMD», indique Emmanuel Chataignier, associé en charge du marché de la gestion d’actifs français chez PwC Luxembourg. «Ainsi, de nombreux fonds de promoteurs français ont été récemment lancés au Luxembourg tout en étant gérés depuis leur société de gestion parisienne et une multitude de structures master-feeder entre la France et le Luxembourg ont vu le jour.»

On note une augmentation d’environ 10% du nombre de sous-fonds gérés par des promoteurs français entre 2013 et 2014.

Emmanuel Chataignier, PwC Luxembourg

Les promoteurs français n'hésitent pas non plus à s'installer au Luxembourg: 27 sociétés de gestion et plus de 1.280 fonds étaient implantés au Luxembourg fin 2014, un chiffre en progression. «Les importants mouvements de rationalisation qui ont eu lieu ces dernières années ont été largement compensés par la création de nouveaux véhicules ainsi que par le développement des sicav déjà existantes, et ce le plus souvent par le biais de fusions transfrontalières de fonds français», ajoute Emmanuel Chataignier. «On note ainsi une augmentation d’environ 10% du nombre de sous-fonds gérés par des promoteurs français entre 2013 et 2014 et cette tendance semble s’amplifier en 2015.»

Des robots pour une allocation d'actifs optimale

PwC Luxembourg a récemment réuni son Club de l'asset management français au Luxembourg autour du thème de la digitalisation - en France, les fintech comptent déjà plus d'un millier d'entreprises. Une lame de fond amplifiée par les changements réglementaires et en particulier MiFID2 qui va induire l'interdiction du versement de rétrocessions au conseil en investissement indépendant et au service de gestion de portefeuille.

Les fintech permettent aussi au conseil de se «robotiser» - un segment promis à une croissance de près de 70% d'ici 2020. «Développés par des fintech, ces robots offrent une approche algorithmique des besoins des investisseurs avec une recommandation de solutions. Ces plateformes de conseil financier robotisées proposent une allocation d'actifs optimale suivant la situation du client, de son aversion au risque, de ses objectifs financiers et de son appétit», explique Grégory Weber, directeur et fintech leader chez PwC Luxembourg. Face à cette tendance, les gestionnaires n'ont d'autre choix que d'investir, soit en leur nom propre, soit en s'associant.