En matière de protection de l'emploi, le Luxembourg est deuxième de l'OCDE. (Photo: paperJam/Archives)

En matière de protection de l'emploi, le Luxembourg est deuxième de l'OCDE. (Photo: paperJam/Archives)

Selon une étude de CEPS/Instead, le Luxembourg possède la «législation protectrice de l’emploi» la plus stricte d’Europe. C’est particulièrement vrai pour l’emploi temporaire.

Le Luxembourg possède la législation du travail la plus stricte d’Europe.

C’est ce qui ressort d’une étude sur la période 2003-2008 publiée en toute fin d’année dernière par l’établissement de recherche public CEPS/Instead (Centre d’Etudes de Population, de Pauvreté et de Politiques socio-économiques / International Network for Studies in Technology, Environment, Alternatives, Development).

Signée Antoine Haag et intitulée «Mesure empirique de la flexibilité du marché du travail luxembourgeois», l’étude se fonde sur un indicateur promu par l’OCDE: LPE ou législation protectrice de l’emploi.

«C’est un indicateur macro-économique qui permet de quantifier le degré de flexibilité d’un marché du travail, au travers de sa législation. En d’autres termes, cet indicateur permet de répondre à la question suivante: la législation d’un pays contraint-elle les employeurs qui souhaitent embaucher ou licencier à des procédures et à des règles strictes…», explique le CEPS/Instead.

Derrière la Turquie

Conclusion pour le Grand-Duché: «Globalement, en 2008, le Luxembourg se situe parmi les pays de l’OCDE les plus protecteurs en matière de législation de l’emploi. Avec une valeur de 3,39, il se situe en deuxième position après la Turquie.»

L’étude montre aussi que l’Espagne, la Grèce, le Portugal et la France sont les pays européens les plus proches du Luxembourg en matière de LPE. A l’autre extrême, on trouve les principaux pays anglo-saxons: Etats-Unis (0,85), Canada (1,02), Royaume-Uni (1,09), Nouvelle-Zélande (1,16), Australie (1,38) et Irlande (1,39).

Il faut toutefois préciser que la présence du Luxembourg au sommet de ce classement tient notamment à la forte protection des emplois temporaires: «Si l’on compare la protection des emplois permanents (plus de 90% de l’emploi) dans les pays ayant un indicateur synthétique élevé, le Luxembourg, avec un sous-indicateur de 2,68, ne se distingue pas beaucoup des autres pays. En revanche, si l’on observe la protection des emplois temporaires, le Luxembourg se distingue de ses partenaires européens avec un sous-indicateur beaucoup plus élevé, atteignant 3,92, contre 2,67 en Belgique, 3,83 en Espagne, 3,54 en Grèce, 3,50 en France, 2,54 au Portugal et 1,96 en Allemagne.»

L’auteur explique que la loi du 31 juillet 2006, sur le Code du Travail, stipule l’égalité de traitement entre salariés temporaires et réguliers.

En matière de licenciements collectifs, le Luxembourg est également classé dans le trio de tête des pays les plus protecteurs. Il est situé derrière l’Italie et la Belgique.