Le Luxembourg peut encore aller plus haut en termes de compétitivité, mais devra recourir davantage à l’innovation. (Photo: Licence C. C.)

Le Luxembourg peut encore aller plus haut en termes de compétitivité, mais devra recourir davantage à l’innovation. (Photo: Licence C. C.)

Comme en 2016, le Luxembourg se classe à la 11place du classement des pays les plus compétitifs économiquement. Lors de l’édition 2017 du World Competitiveness Yearbook établi par l’institut suisse IMD, le pays pointait à la 8place. Mais, reconnaissons-le, cette 11place sur 63 pays analysés est dans la logique des choses: en 11 éditions, le Grand-Duché l’a occupée cinq fois.

Ceci dit, malgré un travail qui se base sur 260 indicateurs, le classement peut fortement varier d’une année à l’autre. Ainsi, les États-Unis – qui avaient quitté le podium en 2017 – se retrouvent désormais à la première place, devant Hong Kong et Singapour.

Recul européen

Les pays européens sont globalement en recul, même s’ils sont encore cinq dans le Top 10 et que les Pays-Bas gagnent encore une place pour se placer au pied du podium devant la Suisse. Les autres pays du Vieux contient qui complètent ce top 10 sont le Danemark (6), la Norvège (8) et la Suède (9). Les pays nordiques, une fois de plus…

Le Luxembourg reste très bien situé sur le pilier «performances économiques», pour lequel il pointe en 4e position. Un classement dû à de bons résultats sur les sous-piliers «commerce international» et «investissements internationaux», où il obtient les 4et 2eplaces du classement.

Par contre, le paramètre «économie nationale» est en nette dégradation (de la 11à la 23place). Selon le rapport IMD, le pays est pénalisé par le caractère quantitatif de sa croissance, tirée par la hausse des facteurs de production et notamment l’emploi.

Pousser la croissance

Si le taux de croissance du Luxembourg fait rêver chez ses voisins, le chiffre de 2,3% calculé par le Statec pour l’année 2017 ne le place qu’en 40position. L’étude d’IMD pointe aussi la décroissance du PIB par habitant sur un an qui place le Grand-Duché en queue de peloton mondial (58sur 63).

En termes d’emploi, la situation s’améliore également avec une 15place (21un an plus tôt). L’étude pointe notamment la baisse du chômage chez les jeunes. Par contre, si le chômage structurel est en baisse, IMD observe l’apparition en quelques années d’un chômage structurel, lié au faible niveau de qualification, de plus en plus problématique dans une époque de digitalisation de l’économie.

L’écueil fiscal

Parmi les facteurs handicapants, la fiscalité des entreprises reste une épine dans le pied du pays. Malgré la réforme progressive, le taux de l’impôt des sociétés reste supérieur à la moyenne de 23,28% calculée pour les 63 pays.

Au niveau du pilier «environnement des affaires», le Luxembourg chute de deux places mais se maintient dans le Top 10 (8e). Sa chute s’explique avant tout par un arrêt de la croissance de la productivité, même si, en termes absolus, elle reste parmi les plus performantes.

Mais le rapport présenté par IMD estime que le pays doit désormais plus miser sur l’innovation, notamment la révolution digitale, qui pourrait remettre du carburant dans le moteur.