Ce n’est pas un scoop, le Luxembourg trie la très grande majorité de ses déchets. Mais faute d’usine de recyclage, il doit les exporter pour les valoriser. Ainsi, 97% des 2 millions de tonnes de déchets qui ont quitté le territoire en 2015 sont partis vers la France, la Belgique et l’Allemagne, trois pays qui possèdent l’infrastructure nécessaire pour le faire, apprend-on dans une réponse parlementaire publiée mardi.
Ce que l’on sait moins, c’est que plus des trois quarts de cette quantité représentent des déchets inertes, qui sont en grande partie des pierres et des cailloux issus de chantiers. Or leur quantité a beaucoup augmenté en 2015 – elle a atteint les 1.500 tonnes – du fait de la fermeture de la décharge au crassier de Mondercange, à la suite d’un important glissement de terrain en 2014.
Une importation majoritairement destinée à la sidérurgie
Et cette situation n’est pas prête de s’améliorer. En effet, début février, les collèges échevinaux des communes de Sanem et Differdange ont refusé le projet d’une nouvelle décharge sur leur territoire. Alors que celles déjà existantes au Luxembourg, notamment à Strassen, sont quasiment saturées.
Cette décision avait fâché la Fedil, qui expliquait que le rythme des chantiers de construction serait toujours aussi élevé dans les années à venir et qu’exporter tous ces déchets par camions engendrerait beaucoup de pollution. Selon les calculs de l’association patronale, le Luxembourg devrait avoir environ 12 décharges de ce type pour absorber les besoins.
En 2015, le Luxembourg a par ailleurs importé 2,8 millions de tonnes d’un autre type de déchets, majoritairement recyclés dans l’industrie sidérurgique (2,4 millions de tonnes). Le reste constitue des déchets «laitiers de hauts fourneaux et d’aciéries», qui sont recyclés dans l’industrie du ciment (137.000 tonnes), ainsi que d’autres métaux utilisés par l’industrie de l’aluminium (120.000 tonnes).