En fonction depuis le 1er octobre en tant que négociateur en chef du Brexit, Michel Barnier était en visite ce lundi au Luxembourg. (Photo: Paperjam/DR)

En fonction depuis le 1er octobre en tant que négociateur en chef du Brexit, Michel Barnier était en visite ce lundi au Luxembourg. (Photo: Paperjam/DR)

Après les responsables allemand, français ou irlandais, c’est au tour du Luxembourg de recevoir ce lundi la visite de Michel Barnier, «négociateur en chef  chargé de la préparation et de la conduite des négociations avec le Royaume-Uni». Annoncé mi-octobre par Yuriko Backes, nouvelle chef de la Représentation de la Commission européenne au Luxembourg, ce déplacement répond à la feuille de route fixée par Jean-Claude Juncker, à savoir «mettre en place un partenariat nouveau avec le Royaume-Uni après son retrait de l’Union».

Peu bavard lors son arrivée, l’ancien ministre français des Affaires étrangères et commissaire européen a indiqué qu’il «ne s’exprimerait pas» avant le début des négociations officielles qui doivent intervenir à la suite de l’invocation par le gouvernement britannique de l’article 50. «Ce qui est entièrement entre les mains de Theresa May, le Premier ministre britannique», a-t-il souligné, en vertu de la ligne adoptée par les États membres.

Baisse des impôts et relocalisations

La présence de Michel Barnier au Luxembourg ce lundi s’intègre dans sa «priorité absolue», à savoir l’échange avec l’ensemble des gouvernements des 27. Interrogé sur le fait de rencontrer le Premier ministre luxembourgeois au cours de son premier mois de mandat, le nouvel interlocuteur privilégié de Londres a assuré être «dans un pays important qui est en position névralgique et qui, pour beaucoup de raisons, est intéressé par cette négociation. Notamment, mais pas seulement, en raison de sa place financière.»

Cette visite intervient quelques heures après les déclarations en provenance de différents acteurs de la City. D’un côté, une source proche du gouvernement fait état de la volonté de Londres de faire passer son taux d’imposition sur les sociétés de 20 à 10%. De l’autre, le directeur de la British Bankers' Association évoque le branle-bas de combat au sein des établissements bancaires internationaux implantés au Royaume-Uni pour préparer leur relocalisation.

Effets inattendus du Brexit

Au début du mois d’octobre, Theresa May avait indiqué sur la BBC que son gouvernement invoquerait le fameux article 50 «avant mars 2017». Elle avait alors promis une «transition en douceur» au cours de laquelle le Parlement britannique aura en charge de décider quelles lois européennes resteront en vigueur au Royaume-Uni.

Entre-temps, les premiers effets du référendum du 23 juin se sont fait ressentir sur l’économie britannique, notamment avec l’effondrement du cours de la livre sterling. Les sujets de Sa Majesté se voient notamment privés de Marmite, cette pâte à tartiner appréciée des consommateurs et dont l’approvisionnement est menacé en raison de la hausse des prix souhaitée par Unilever, propriétaire de la marque.