Hilmar Schneider était récemment intervenu à l'initiative du Paperjam Club dans le débat «Economic crisis: Keynes was right!» (Photo: Jan Hanrion / Maison Moderne)

Hilmar Schneider était récemment intervenu à l'initiative du Paperjam Club dans le débat «Economic crisis: Keynes was right!» (Photo: Jan Hanrion / Maison Moderne)

Hilmar Schneider avait pris ses fonctions en avril 2013. Un peu moins de trois ans après son arrivée à la direction du Liser (Luxembourg Institute of Socio-Economic Research), héritier du Ceps/Instead dans le paysage de la recherche publique au Grand-Duché, il reprendra les rênes de l’IZA, en Allemagne.

En mars prochain en effet, Hilmar Schneider deviendra CEO du Institut zur Zukunft der Arbeit, une institution prestigieuse dans le cercle fermé des réseaux internationaux d’approche scientifique sur le monde du travail.

Une longue procédure d'appel à candidatures

Jusqu'ici, le départ de Hilmar Schneider n’a pas encore fait l’objet d’une communication au Luxembourg. Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, en particulier son titulaire Claude Meisch, a été informé par le Prof. Dr Schneider lui-même.

La décision est publique en Allemagne depuis mardi soir, dans le cadre de l'annonce de la réorganisation de l'IZA.

À Luxembourg, une réunion est programmée en cette fin de semaine au ministère, afin d’envisager la procédure de remplacement de M. Schneider à la tête du Liser.

Il est probable qu’un intérim sera assuré en interne, aux commandes du centre luxembourgeois. Pour retrouver un directeur général, la procédure est clairement définie dans la loi. Il est clair qu’il faudra passer par un appel à candidatures, d’envergure internationale. Il avait fallu une année avant que, en suivant cette procédure, le Ceps/Instead de l’époque, sans directeur fixe depuis avril 2012, se trouve la perle rare.

Un autre appel

Hilmar Schneider est un économiste du travail reconnu, spécialiste de l'analyse de l'efficacité des mesures pour l'emploi et de l'étude des effets des systèmes fiscaux et des changements démographiques sur le marché du travail. Ouvert à la pluridisciplinarité, il combine une grande expérience de la recherche académique et des travaux à finalité appliquée dans le soutien au développement de politiques publiques. «Un recrutement de premier plan», disait en avril 2013 le Ceps, qui allait devenir le Liser au fil de la réorganisation des institutions de recherche publique dans le pays. Le centre d'études a fêté ses 25 ans fin 2014.

Je pensais bien que j’étais au Luxembourg jusqu’à ma retraite.

Hilmar Schneider, Liser

À 58 ans, Hilmar Schneider a choisi de répondre à un autre appel. «Honnêtement, je pensais bien que j’étais en route jusqu’à ma retraite au Luxembourg», explique à Paperjam le professeur allemand. «Mais franchement, c’est une offre exceptionnelle que l’on m’a faite. De celle que l'on ne peut pas refuser. CEO dans une institution internationale dans cette discipline, une institution qui se réorganise et se restructure pour répondre aux défis de son temps, c’est un challenge. D’autant que je connais bien cette institution et que sa confiance m’honore.»

Luxembourg en lumière

Hilmar Schneider, avant son curriculum luxembourgeois écourté, avait dirigé pendant 12 ans les activités d’analyse et de prospective de politiques économiques de l’institut basé à Bonn. Entre autres, il avait à ce titre conseillé Angela Merkel dans son initiative de «dialogue pour le futur», en 2011-2012.

«Je pense que le travail accompli par le Liser a permis de mettre davantage l’institution en lumière sur un plan européen. Je ne doute pas que ce travail continuera à se mener ici, contribuant à valoriser la recherche au Luxembourg, qui s’en donne les moyens et prend une réelle envergure dans différentes disciplines très pointues», conclut le bientôt ex-directeur du centre luxembourgeois.