Les membres du LCGB-SESM ont examiné le projet de convention ce lundi. (Photo: lcgb.lu)

Les membres du LCGB-SESM ont examiné le projet de convention ce lundi. (Photo: lcgb.lu)

Les différences de perception étaient sidérantes selon qu’on se plaçait du côté du groupe ArcelorMittal ou de celui du LCGB. Quand les premiers parlaient vendredi d’un «nouvel accord pour l’avenir» pour évoquer la signature, la veille, de la convention collective du secteur de la sidérurgie, les seconds dénonçaient un «jour noir pour les salariés».

Ce lundi soir, après consultation de ses membres, le LCGB-SESM a décidé de ne pas signer la convention collective que l’autre syndicat, majoritaire, a signée. Ainsi, si l’OGBL joue plutôt profil bas dans cette histoire – aucune communication n’a été faite suite à la signature – le LCGB fait valoir sa position.

Contacté par paperJam.lu, Robert Fornieri, président de la section LCGB-SESM Differdange, souligne cette «première» dans l’histoire de la sidérurgie luxembourgeoise. «C’est un signal très fort, dit-il. Mais cela ne peut plus durer. On nivelle par le bas alors qu’on a encore des résultats acceptables. Qu’est-ce qu’on mettra sur la table quand la sidérurgie luxembourgeoise sera réellement en danger?»

Au Luxembourg, que de l’optimisation

Le leader syndical s’inquiète en effet que le syndicat majoritaire ait reculé sur bon nombre de points chers au syndicat chrétien. Selon le LCGB, l’issue des négociations signifie «une perte d’acquis sociaux pour tous les salariés.»

«Concrètement, l’accord signé par le syndicat majoritaire impose des mesures draconiennes aux salariés: 6 jours de repos sont supprimés, les 3 jours restants sont fortement conditionnés; les salariés doivent subir un gel de leurs salaires pendant au moins 2 ans; par cet accord, la base et la structure de la convention collective du personnel ex-employé seront détruites par un simple trait de plume; la grille des salaires et la dynamique des carrières du personnel ex-employé sera remise en question», lit-on dans le communiqué du LCGB.

Cependant, d’un point de vue technique et juridique, le refus de signer ne changera pas grand-chose et le ministère du Travail pourra passer outre. Mais Robert Fornieri se félicite de la position de son syndicat qui s’oppose symboliquement au «bulldozer Mittal». «Toutes les décisions sont prises à Londres. Le Luxembourg n’est utilisé que pour l’optimisation», s’offusque le représentant syndical, pour qui ces 13 mois de négociations consécutifs à la dénonciation unilatérale de la convention collective du secteur par ArcelorMittal - c’était une première également - aboutissent à un échec.