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Quels sont les dessous politiques qui ont conduit au référendum du 7 juin? Que pensent les premiers concernés, les jeunes et les immigrés, d’un abaissement de l’âge électoral et du droit de vote accordé aux étrangers? Quelles seraient les conséquences, souvent sous-estimées, d’une limitation des mandats pour le choix des prochaines générations de politiciens? Qui sont les porte-parole du «oui»? Les défenseurs du «non»? Dans son édition de vendredi, le Lëtzebuerger Land consacre un dossier exhaustif et sans parti pris au référendum.

Masters of War

À intervalles réguliers, le Luxembourg se voit contraint de justifier et légitimer ses pratiques financières contre les reproches exprimés par l’opinion publique mondiale. Un aspect très peu discuté, mais tout aussi sérieux que les accusations d’évasion fiscale et de blanchiment d’argent est le rôle de la place financière luxembourgeoise dans la circulation d’armements et de matières premières connexes telles que les diamants de sang ou le pétrole. En effet, la confidentialité et la discrétion financière offertes au Grand-Duché constituent des conditions dont peuvent profiter les contrebandiers. Les mesures entreprises par le gouvernement luxembourgeois pour contrôler les transactions d’armes laissent fortement à désirer.

New new Bil

Avec la stratégie Bil 2020, le CEO de la Banque internationale à Luxembourg (Bil), Hugues Delcourt, rétrograde un nombre d’éléments stratégiques décidés il y a un peu plus de deux ans dans la stratégie Bil 2015 de son prédécesseur François Pauly. C’est peut-être justement pour cette raison qu’Hugues Delcourt tient à souligner qu’«il ne s’agit pas d’une révolution, mais d’une évolution». Les bureaux à Singapour, élément-clé pour François Pauly dans le développement de la banque en Asie, seront fermés faute de taille critique. La succursale en Belgique, ouverte récemment pour accueillir les clients belges rapatriés dans le cadre de l’échange automatique, sera vendue à la banque-sœur KBL suite au même constat. Car «beaucoup de gens ont régularisé leur situation, mais décidé de garder leurs comptes à Luxembourg», selon le CEO.

Bil Belgique était en retard par rapport à son business plan. Les unités suisses de KBL et Bil seront unies sous le toit de la Bil, permettant de doubler les actifs des clients et d’augmenter la rentabilité. L’emprunt obligataire convertible de 150 millions émis l’année passée par la Bil ayant été souscrit indirectement par l’actionnaire majoritaire – donc le Qatar –, Hugues Delcourt estime qu’«il y a une volonté d’investir» et qu’«on ne peut pas dire que les actionnaires sont en train d’enlever de la substance à la banque», qui leur a payé un dividende de 150 millions d’euros pour l’année écoulée.