«My skinny sister» évoque les troubles alimentaires. Un des films que le jury jeune aura à juger. (Photo: Moritz Schultheiss)

«My skinny sister» évoque les troubles alimentaires. Un des films que le jury jeune aura à juger. (Photo: Moritz Schultheiss)

Avec ses 18.300 spectateurs l’année dernière, on peut dire que le Luxembourg City Film Festival est un des événements majeurs du calendrier de la capitale. Cette année, il se déroulera du 25 février au 6 mars. Durant ces 11 jours, les films seront évidemment à l’honneur, mais pas seulement, puisque des expositions, des rencontres et divers événements hors les murs seront proposés.

Après deux années au Ratskeller, qui accueillera l’exposition «Future Days» du collectif Pleix, le festival installera son quartier général sous le chapiteau Magic Mirrors à la place de la Constitution (Gëlle Fra), où se réuniront le grand public et les pros pour des échanges sur la programmation cinématographique lors d’événements, concerts, open screen, ciné live, etc. à la suite des séances. Avec l’installation d’un «Full virtual reality corner», c’est à une véritable révolution technologique, narrative et sensorielle que le public est convié. Mettre en lumière les nouvelles écritures s’articulant autour de la diffusion à 360 degrés est devenu une priorité des grands rendez-vous cinématographiques.

Comme toujours, une importante place est accordée au jeune public, aux familles et à l’école avec, depuis la naissance du festival il y a cinq ans, une aspiration à l’éducation à l’image. La sensibilisation des plus jeunes se fera par l’entremise de projections publiques ou scolaires, encadrées par des rencontres/débats et complétées par des ateliers ludiques et collaboratifs.

La section «Mon premier cinéma» s’adresse aux tout-petits, dès trois ans, avec une sorte d’initiation cinématographique avec «Coucou nous voilà!» en présence de la réalisatrice Jessica Laurèn, ainsi que sept courts métrages sans parole «Quel est ton souhait?», une galerie de vœux portés par des personnages d’animation.

Les enfants seront également sollicités afin de voter pour leur film préféré, le Coup de cœur des enfants. Dès cinq ans, ils profiteront notamment de «Mini et les voleurs de miel» du maître danois de l’animation Jannik Hastrup. Les plus grands, à partir de huit ans, pourront découvrir «Les oiseaux de passage», film amplement récompensé en festival du belge Olivier Ringer ou «Tout en haut du monde» de Rémi Chayé, Prix du public au dernier festival international du film d’animation d’Annecy.

Les ados au jury

L’implication des lycéens et étudiants en 2016 sera complète avec la pérennisation du jury jeune, des jeunes reporters et d’un groupe de reporters vidéo. Tous profiteront du festival pour acquérir une expérience professionnelle exceptionnelle dans l’audiovisuel en tant que critiques, reporters, journalistes ou caméramen.

Les films et documentaires des matinées cinématographiques des 12-18 ans s’inscriront dans l’actualité. «Les 18 Fugitives» de Paul Cowan et Amer Shomali, mi-documentaire, mi-animation, montre la force incroyable de la résistance pacifique dans l’histoire du conflit israélo-palestinien. Le point de vue des enfants est l’angle d’attaque pour Ionis Nuguet dans «Spartacus et Cassandra», le fabuleux destin de deux enfants roms en France, ainsi que pour la suédoise Sanna Lenken dans son film «My skinny sister» qui traite des troubles du comportement alimentaire.

Ils pourront emmener leurs parents voir le nouveau film de l’inventif et joyeusement régressif Michel Gondry, «Microbe et Gasoil», le «road trip» de deux pré-adolescents facétieux. Les plus âgés se pencheront sur le passage à l’âge sexué et l’éclosion chaotique des genres dans «Girl lost», film suédois d’Alexandra-Thérèse Keining ainsi que dans le coming of age roumain «Le monde est le mien» de Nicolae Constantin Tanase. Film allemand déjà culte, «Wir sind jung. Wir sind stark» de Burhan Qurbani reprend les incidents de Rostock de 1992 où la haine raciale est à son apogée sur les débris du Mur de Berlin. Enfin les espoirs et désillusions de quatre immigrants lusophones au Luxembourg se télescopent dans «Eldorado» de Rui Eduardo Abreu, Thierry Besseling et Loïc Tanson, en avant-première.

Toucher le cinéma du doigt

Parce que c’est en touchant qu’on apprend le mieux, une gamme d’ateliers et d’activités très variésest proposée, accompagnée par la scène professionnelle. Des ateliers de pratique filmique s’adresseront tout autant aux primaires qu’aux lycées après les projections. L’objectif est d’initier les élèves au vocabulaire et à la technique tant du cinéma d’animation que de la composition musicale, le bruitage et la synchronisation à travers un dispositif ludique.

La Fabrique d’images proposera des ateliers techniques du cut-out 2D autour de la série télévisé «Polo» ainsi que des ateliers 3D, en se basant sur leur prochaine production «Petit ours brun».

En avant-première également la société de production Bidibul Productions offrira un atelier de dessin exclusif autour de «Drôles de petites bêtes», leur prochaine production. Véritable star chez les petits et leurs parents, l’écrivain Antoon Krings (Loulou le Pou, Mireille l’Abeille…) sera l’invité exceptionnel du festival pour une séance spéciale de dédicaces.

Des rencontres avec les professionnels, des pitchs de scénario, le concours Crème fraîche… les plus grands ne sont pas oubliés.

Le reste du programme sera dévoilé le 4 février.

En attendant, on peut retrouver les programmations Jeune public et Hors les murs sur www.luxfilmfest.lu