QBI est un jeu social dans lequel le participant virtuel se trouve à la tête de son propre bureau d'investigations. (Illustration: QBI.net)

QBI est un jeu social dans lequel le participant virtuel se trouve à la tête de son propre bureau d'investigations. (Illustration: QBI.net)

La société Agopia a lancé son premier jeu social en 3D. QBI est disponible en ligne et, dès ce mercredi, en version Facebook. Il est produit, géré et développé par l’équipe installée à Esch-Belval. Issue d’un groupe de la génération Internet multimodale, Agopia joue sur le virtuel qui a des perspectives de développement bien réelles.

QBI. Qualified Bureau of Investigations. C’est le premier jeu 3D, diffusé en ligne (sur qbi.net) et appelé à se développer à travers différentes saisons, pour reprendre le mode des séries policières américaines. Et c’est un jeu «made in Luxembourg», entièrement conçu, produit et géré depuis Esch-Belval, par la société Agopia.

«La société Agopia est spécialisée dans l'édition et la production de jeux vidéo en 3D, explique son administrateur délégué, Philippe Penide. Nous avons une équipe à la fois dynamique, créative et originale, des passionnés qui se démènent»: une quinzaine de personnes, encore installée dans des… conteneurs au pied de la tour RBC-Dexia, sur le site de Belval.

Sur Facebook, en direct, ce mercredi

QBI est le premier jeu lancé par la société Agopia. Il s'agit d'un jeu social dans lequel le participant virtuel se trouve à la tête de son propre bureau d'investigations. Porté par une intrigue, qui se dévoilera progressivement, le joueur devra à la fois constituer une équipe, aménager un QG et résoudre des affaires de plus en plus complexes. «L’équipe a réussi le pari de développer un produit remarquable en une dizaine de mois», souligne Philippe Penide.

Le jeu est diffusé depuis trois semaines, en trois langues, français, espagnol et anglais – la version allemande est en projet, de même que la version destinée aux mobiles –. Et il sera accessible directement sur Facebook, dès ce mercredi. Agopia insiste sur la gratuité totale: «Le business model ne se base pas sur la publicité générée par le trafic. Mais sur l’évolution dans le jeu qui, à partir d’un niveau donné, nécessitera une monnaie virtuelle. C’est l’interaction entre le jeu et la monétisation qui est notre outil de développement. Nos indicateurs d’intérêt de la part des joueurs et de rentabilité sont déjà au vert.»

Un groupe numérique, dans l’absolu

Agopia, qui fonctionne comme une start-up, est en fait une spin-off, émanation d’un groupe luxembourgo-français. Absolu Digital se définit comme un groupe numérique, actif sur trois métiers en pleine expansion et basé sur différentes sociétés, autonomes et interdépendantes à la fois: Absolu Payment (plate-forme de micropaiement pour biens numériques sur Internet et télécommunication mobile), Global Digital Publishing (contenus numériques en micropaiement) et Agopia (développement de jeux en 3D et social gaming). Ces trois pans d’activités, présents depuis 2000 à Luxembourg, puis à Esch (depuis 2010), comptent une trentaine de collaborateurs au Grand-Duché. Ils sont complétés par Full Digital qui, depuis Paris, encadre la croissance numérique, les mesures d’audience, le développement de bases clients...

Pour Philippe Penide, le potentiel sur ce marché est énorme, à condition d’alimenter régulièrement les réseaux en nouveautés. «Le modèle avoué dans le segment est Zynga qui, en quatre ans, a atteint les 2.200 collaborateurs… Nous sommes en phase d’embauche et nous recrutons partout. Nous attirons des développeurs, des graphistes, des techniciens de haut vol. Ils viennent de Montréal, de studios américains…» Agopia pourrait compter jusqu’à 40 personnes d’ici à la fin de l’année. La société, qui a démarré modestement avec un chiffre d’affaires de quelque 5 millions l’an passé, espère dynamiser sa croissance. «Nous sommes à la recherche de partenaires industriels solides et nous avons de bons espoirs de monter en puissance, sur la base d’investissements à consentir, notamment en infrastructures.»

Belval, plate-forme d’école

Le travail dans les conteneurs, façon aventuriers, ne sera pas éternel. Il y a un projet de bâtiments neufs, adaptés pour la création graphique, la production, la gestion de l’hébergement et de la diffusion internationale, «tout étant réalisé et maintenu ici», insiste Philippe Penide.

Belval s’est, en effet, imposé comme un lieu « un peu magique, en devenir et qui inspire nos créatifs, présents et futurs. Nous leurs proposons de nous rejoindre pour écrire une page du digital et social gaming en Europe dans un environnement où tout reste à faire, qui offre tout pour le logement, les transports et les loisirs, qui incite à l’invention aussi. Notre société a démarré à Luxembourg-ville en 2000. Jusqu'à fin 2010 notre activité ne nécessitait pas encore de développer nos surfaces de travail. Notre développement prévoit de gros besoins. Belval a un potentiel immobilier évident.»

Evoquant une plate-forme idéale, dans laquelle il est aisé de se projeter à dix ans et d’imaginer toutes les synergies possibles, notamment avec l’Université et les infrastructures technologiques du pays, le groupe a un projet d'immeuble «100% vert», dédié à la production numérique et proposant même une «école» - le cas échéant rattachée à l'Université -, un centre de formation spécifique pour former un ensemble cohérent, véritable pôle d'attraction des sociétés d'éditions numériques.