Deux offres d’emploi publiées sur internet ont donné l’alerte. Rocket Internet va gérer sa trésorerie depuis le Grand-Duché où elle recrute un head of finance pour sa structure de tête et un comptable. Initialement peu encline à communiquer sur ladite installation, la société basée à Berlin a fini par indiquer que seules ses participations financières y seraient gérées. La success-story de Silicon Berlin n’apportera ainsi pas tout de suite son influence au tissu entrepreneurial luxembourgeois.
Car Rocket Internet, c’est la fusée du web. Elle prend les start-up du e-commerce à bord, les conseille, les accompagne et les finance jusqu’à leur mise en orbite et leur cession. Le groupe fondé en 1999 et rebaptisé en 2007 revendique avoir participé à la création d’une centaine de sociétés. Plusieurs dizaines ont été cédées depuis: Alando à eBay (pour 50 millions de dollars), Jamba! par Verisign (pour 270 millions de dollars), MyVideo et Lokalisten.de à ProSiebenSat, myphotobook par Holtzbrinck (pour 10,5 millions d’euros), etc.
Aujourd’hui, Rocket Internet opère et alimente les écosystèmes locaux depuis 29 bureaux dans le monde: quatre en Afrique, six en Asie, deux en Amérique du Nord, sept en Amérique du Sud et 10 en Europe… mais le Luxembourg ne figure pas encore sur sa carte. Pas officiellement.
Bientôt 10 personnes
Car elle y est présente – sous le nom R-SC Internet Services – depuis janvier. Six personnes y travaillent déjà. Une grande partie des holdings y est basée. Une myriade de Digital Services Holdings et quelques autres véhicules. Sont consolidées à Luxembourg les multiples transactions financières qui ont cours au sein du groupe, avec ses filiales, avec les sociétés dans lesquelles il a des participations, ainsi qu’avec d’éventuels acquéreurs. Les questions fiscales et la documentation financière y sont également gérées.
Rocket Internet devrait bientôt employer une dizaine de personnes au Grand-Duché. Seule la trésorerie fait partie des plans. Une partie opérationnelle serait pourtant perçue d’un bon œil dans le cadre du développement de l’e-économie. Si Rocket Internet a une réputation d’usine à clones (les start-up accompagnées sont souvent des copies de sociétés existantes à qui elles sont régulièrement vendues une fois la maturité atteinte), il n’en reste pas moins qu’elle générerait une certaine émulation dans le tissu entrepreneurial.