Prévu pour être lancé le 30 janvier prochain, LuxGovSat ne sera opérationnel que «quatre à six semaines» plus tard, selon Patrick Biewer, CEO de LuxGovSat. (Photo: SES)

Prévu pour être lancé le 30 janvier prochain, LuxGovSat ne sera opérationnel que «quatre à six semaines» plus tard, selon Patrick Biewer, CEO de LuxGovSat. (Photo: SES)

Décidé en juillet 2014 et concrétisé en février 2015 via la création d’une joint-venture entre le gouvernement et SES, la mise en service du premier satellite militaire luxembourgeois est en passe de devenir réalité. Avec un lancement opéré par SpaceX depuis son site de Cape Canaveral (Floride) le 30 janvier prochain, l’engin doit non seulement permettre de répondre au renforcement des engagements financiers du pays envers l’Otan, mais aussi de bénéficier d’une nouvelle niche: celle de la sous-location de capacité satellitaire.

Autrement dit, de louer à d’autres États ou à des organisations internationales du temps d’observation terrestre. Que ce soit dans un cadre militaire ou dans celui de missions civiles comme en cas de catastrophe naturelle ou de situation humanitaire. Dans un entretien accordé lundi à Luxembourg Trade&Invest, la plateforme internationale de Luxinnovation, Patrick Biewer, CEO de LuxGovSat, annonce que le satellite sera opérationnel «entre quatre et six semaines» après son lancement et qu’à l’heure actuelle, «il faudra des années pour que ses capacités soient complètement utilisées».

225 millions d’investissement initial

Sans surprise, à ce jour, les principaux clients de LuxGovSat sont l’État luxembourgeois et l’Otan. Selon nos informations, les demandes des deux institutions représentent entre 10 à 15% des capacités totales du satellite, qui offre une zone de couverture qui comprend l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique. Une extension des capacités vers la zone Asie-Pacifique, en pleine croissance, figure ainsi sur la liste des développements envisagés «au cours des deux prochaines années», précise Patrick Biewer qui confirme l’hypothèse déjà avancée par Étienne Schneider (LSAP), ministre de l’Économie, de lancer un 2e satellite en cas de succès de l’initiative.

LuxGovSat, dotée d’un investissement initial de 225 millions d’euros, emploie actuellement une vingtaine de personnes sur le site de Betzdorf. À ce jour, son principal contrat consiste dans le fonctionnement et la maintenance d’un programme de surveillance terrestre par «drones d’observation» de l’Otan. Un contrat de 1,4 milliard d’euros financé par 15 États membres de l’organisation militaire, mais géré depuis le centre de Capellen.