Et si le Luxembourg devenait un point stratégique sur la carte planétaire du numéro un mondial de la publicité? Le nouveau géant, Publicis Omnicom, est en devenir. Mais il connaît déjà le terrain grand-ducal. Et depuis bien longtemps…
La fusion a été annoncée dimanche à Paris: le groupe français Publicis, n° 3 mondial de la publicité, s’allie dans une fusion amicale 50-50 avec l’américain Omnicom, le n° 2 . Et cela en fera le n°1. CQFD.
Le nouveau groupe sera coté sur les Bourses de Paris et de New York. À la barre, on retrouvera les deux big boss actuels, Maurice Lévy (Publicis) et John Wren (Omnicom). Les deux partenaires ont annoncé qu’ils espéraient boucler la transaction fin 2013, voire début 2014.
Big Bang et Mikado
Relayée par les médias du monde entier, cette fusion, qui s’apparente à un véritable «Big Bang», risque de chambouler le secteur de la publicité, jusque-là dominé par le britannique WPP. Le chiffre d’affaires cumulé de Publicis Omnicom donne quelque 17 milliards d’euros et une valeur boursière d’environ 30 milliards. Publicis contrôle des réseaux d’agences créatives comme Saatchi & Saatchi; Omnicom possède BBDO par exemple et gère des leaders de marchés très prolifiques en publicité, comme Coca-Cola.
Et le terrain luxembourgeois dans tout ça? Sans chercher midi à quatorze heures, Publicis y est directement concerné. D’abord parce qu’il a incorporé dans son réseau l’agence Mikado. Mikado Advertising est associée au Publicis Worldwide Group depuis 1999. Soit 10 ans après la création de Mikado, communément dénommée Mikado Publicis depuis belle lurette.
Mais ce n’est pas tout. Car, en fait, Publicis Graphics Group Holding avait déjà le pied au Luxembourg, depuis neuf ans, quand le groupe a mis la main sur Mikado. La société faîtière (Publi-Graphics à ses débuts), toujours bien installée au cœur de Luxembourg, a notamment eu pour dirigeants Maurice Levy en personne ou, plus récemment, Jean-Yves Naouri, le CEO de Publicis Worldwide…
Le Pays-Bas et le Big Data
Il faut préciser que les curieux trouveront également deux sociétés baptisées Omnicom au Luxembourg, mais qu’il semble s’agir là d’une homonymie…
Il n’empêche que le Grand-Duché apparaît, encore diront certains, dans la lucarne d’une transaction mondiale. Rien ne dit à l’heure actuelle que le Grand-Duché deviendra, par exemple, une plateforme européenne toute trouvée pour le nouveau géant. Mais ce n’est pas fou d’y penser… Sur le plan financier? Le (futur) groupe ne dément pas s’installer aux Pays-bas, pour des raisons de fiscalité raisonnable.
Cela étant, en plus de créer un mastodonte qui écrase la concurrence, Publicis Omnicom envisage des économies d’échelle, une forme de restructuration et d’optimisation de sa puissance de feu, et, accessoirement, un accroissement des recettes publicitaires obtenues via les médias électroniques, réseaux sociaux et autres tentacules du Big Data…
Et dans ce domaine qui dit son nom, le Luxembourg a des atouts à faire valoir…