La hausse des prix des produits pétroliers se veut un sujet récurrent depuis quelques mois. Alors que le consommateur voit sa facture énergétique flamber, une nouvelle asbl « Lëtzebuerg gëtt Gas » vient de voir le jour avec pour objectif la promotion du gaz naturel en tant que carburant alternatif.
Cette association sans but lucratif, constituée de Soteg, Luxgaz, Sudgaz, les villes de Luxembourg et Dudelange, Aral Luxembourg, l'Automobile Club, les garages Mercedes Benz, Pirsch, Luxmotor, Etoile, Autopolis, Autodiffusion Losch et Rotarex Automotive, entend encourager la vente de véhicules roulant au gaz naturel et défendre sur le plan national et international les intérêts professionnels, économiques et sociaux de ses membres.
En plus de l'avantage écologique du gaz naturel - réduction des émissions de CO, CO2, Nox, et de particules, réduction du bruit, durée de vie du moteur prolongée, pas de transport par route -, ce dernier constitue un alternative économiquement intéressante. En effet, le gaz naturel coûte 40% moins cher que l'essence et 20% de moins que le diesel.
D"ailleurs, de nombreux pays proposent déjà le gaz naturel comme carburant. En Allemagne, ce sont pas moins de 27.175 véhicules qui roulaient au gaz au 1er janvier dernier. Ce pays compte quelque 600 stations équipées pour alimenter ces véhicules. Dans le monde, ce sont plus 4,6 millions d'automobiles qui roulent déjà au gaz naturel. Et l'Amérique latine n'est pas en reste puisque l'on compte 1.439.527 véhicules en Argentine et 948.294 au Brésil. Au Pakistan, on y recense 800.000 automobiles, 382.000 en Italie, 204.000 en Inde, 130.000 aux Etats-Unis et 97.200 en Chine.
Jean Lucius, administrateur délégué de la Soteg et président de l'asbl veut battre en brèche certains préjugés: ces véhicules, contrairement à ceux roulant au LPG, ont accès aux parking souterrains et les risques d'explosion en cas d'accident sont moins élevés que pour une voiture à essence.
Même si le Grand-Duché n'est pas encore très loin dans le développement du gaz comme carburant - seule deux stations, une au Findel et une à Merl, permettent de faire le plein - ce carburant est utilisé depuis 1995 par les TICE. Aujourd'hui, ils comptent 27 bus en circulation et devraient en faire circuler 32 d'ici fin novembre, contre 21 voitures, alors que les premiers modèles de série sont disponibles depuis 2001.
En vue d'inciter les automobilistes à se tourner vers cette énergie, l'asbl offre aux 100 premiers acquéreurs d'un véhicule au gaz une prime de 1.000 euros. Ces automobiles coûtent plus cher que les autres mais leur entretien n'est pas plus onéreux. " Pour l'instant, le ministère n'accorde pas de subsides, mais même sans cela, c'est quand même rentable " assure M. Lucius.
Avec les acteurs économiques concernés, "Lëtzebuerg gëtt Gas" s"attachera encore à créer un environnement propice au sujet, ce qui sous-entend un savoir-faire, une réglementation et des taxes appropriées, une extension du réseau de stations, ainsi que de l'offre de véhicules disponibles, sans oublier une sensibilisation du grand public et des gestionnaires de flotte de véhicules.