C’est ce lundi que devrait être connu l’emplacement du futur siège de l’Autorité bancaire européenne (ABE) qui, de Londres, doit être rapatriée sur le continent pour cause de Brexit. Les Vingt-Sept devront se décider à travers le Conseil européen, où les discussions promettent d’être animées.
Car huit capitales ont posé leur candidature pour accueillir l’ABE, dont Luxembourg, candidate de la première heure, qui sera opposée à Bruxelles, Dublin, Francfort, Paris, Prague, Vienne et Varsovie.
Un hébergement gratuit, route d’Arlon
Sur base d’un choix dépendant principalement de deux critères que sont un bon accès aux transports et un important écosystème financier, le Grand-Duché considère que sa capitale est la mieux positionnée pour garantir une relocalisation efficace de l’agence.
En outre, pour être compétitif face à ses concurrents, le Grand-Duché a proposé dans son offre d’héberger gratuitement l’ABE. Qui pourrait s’installer au Moonlight, un immeuble de bureaux actuellement en cours de construction à la route d’Arlon, idéalement situé à quelques minutes en voiture ou en bus du centre-ville, des institutions européennes et de l’aéroport.
Si dans une évaluation publiée en septembre, la Commission européenne a indiqué que l’offre luxembourgeoise ne comprend pas les modalités de sécurité physique et informatique dans le bâtiment, les chances du pays d’obtenir l’ABE restent entières.
Juncker en soutien
Car il a également mis en avant son système de santé et ses capacités d’accueil scolaire dans un environnement multilingue et multiculturel.
Sans oublier – comme l’a souligné le ministre des Finances Pierre Gramegna – sa grande stabilité politique et financière appuyée par sa notation AAA et son respect continu du Pacte de stabilité et de croissance.
Président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker a lui aussi défendu la candidature de Luxembourg, soulignant qu’en transférant son siège vers le Grand-Duché, «l’Autorité bancaire européenne bénéficiera de tout l’écosystème qui existe au Luxembourg en tant que capitale européenne et de son rôle de place financière internationale».
«Des synergies avec d’autres acteurs financiers déjà installés au Luxembourg, tels que la Banque européenne d’investissement, le Fonds européen d’investissement ou encore le Mécanisme européen de stabilité, pourront par exemple être explorées», avait encore écrit l’ancien Premier ministre luxembourgeois, dès le printemps dernier.
Le choix d’un pays de l’Est?
À l’heure du vote, ce lundi, il est toutefois difficile de se lancer dans des pronostics, chacune des capitales en lice – comme Luxembourg – ayant ses arguments.
Peut-être moins «bancable» que d’autres, Prague et Varsovie ont toutes deux leurs chances également, certaines voix à Bruxelles ayant plaidé pour le choix d’un pays de l’Est, estimant que les derniers États membres arrivés au sein de l’Union européenne sont mal lotis en termes d’agences européennes, comme celle du médicament, dont le futur siège sera également désigné aujourd'hui.
De manière pratique, les représentants des États membres voteront à bulletin secret. Chacun sera doté de six points à attribuer à trois capitales (trois pour son premier choix, deux pour son deuxième, un pour son troisième).
Si une capitale recueille d’emblée trois points de quatorze votants, elle sera choisie. Sinon, un second tour sera organisé, les ministres devant attribuer leur voix à l’une des trois métropoles sorties en premier des urnes.