Le Statec a dévoilé ce mercredi les résultats d’une étude menée en collaboration avec l’Université du Luxembourg et portant sur l’utilisation par les résidents des différentes langues sur leur lieu de travail.
Cette étude a été réalisée dans le cadre du recensement de 2011, auprès de 226.900 personnes.
Elle indique tout d’abord que si en moyenne 2,1 langues sont utilisées au travail, c’est le français qui est la langue la plus souvent parlée, devant le luxembourgeois et – de manière moins fréquente –, l’allemand, l’anglais, le portugais puis l’italien.
Français pour le privé, luxembourgeois pour le public
Si chacun utilise de préférence la langue qui correspond à sa nationalité, le français, le luxembourgeois et l’anglais sont utilisés au delà des différentes nationalités tandis que le portugais ou l’italien demeurent des langues presque exclusivement pratiquées par les résidents originaires de ces deux pays.
Derrière cette constatation générale, l’étude publiée par le Statec met en avant une nette opposition entre secteur privé, où le français domine très largement, et le public «où le luxembourgeois a ses bastions».
Des activités linguistiquement typées
Au regard des secteurs d’activités, le français domine dans les organisations extraterritoriales, l’hébergement et la restauration, la construction, les activités scientifiques et techniques, la finance, les assurances ainsi que dans les activités immobilières.
Quant au luxembourgeois, on le parle majoritairement dans l’agriculture, l’administration publique, la production et la distribution d’énergie, la gestion de l’eau et des déchets, l’enseignement, la santé et les transports.
Variation géographique
En termes de niveau de qualification, le français est présent à tous les niveaux de la hiérarchie professionnelle alors que le luxembourgeois est la langue quasi exclusive des agriculteurs et des militaires. L’allemand domine, lui, dans les professions administratives, intermédiaires et intellectuelles universitaire quand l’anglais est le plus fréquent chez les cadres supérieurs, et le portugais surreprésenté chez les artisans et les ouvriers non qualifiés.
Enfin, du fait d’une implantation des différentes branches économiques qui n’est pas homogène, l’étude du Statec met en lumière «une forte variation géographique» pour l’utilisation des langues au travail. Le luxembourgeois est ainsi très employé à Boulaide près de la frontière belge, le français à Leudelange, l’allemand à Grevenmacher, le portugais dans la vallée de l’Ernz et à Larochette, et l’anglais – la langue des pilotes de ligne – à Sandweiler, près de l’aéroport.