La facture des travaux sera prise en charge à 50% par l'État, les autres par Lux-Airport, afin de correspondre à la réglementation européenne. (Photo: Sven Becker)

La facture des travaux sera prise en charge à 50% par l'État, les autres par Lux-Airport, afin de correspondre à la réglementation européenne. (Photo: Sven Becker)

Au centre de toutes les attentions au vu des chiffres de fréquentation en hausse de 60% sur les cinq dernières années, le Findel va subir un nouvel aménagement. En plus de sa transformation en «Airport City», prévue d’ici «5 à 10 ans», l’aéroport du Grand-Duché va connaître la première rénovation complète de sa piste. Rénovation accompagnée pour l’occasion par un élargissement du tarmac.

Annoncée en octobre dernier, la décision doit faire l’objet d’un projet de loi au vu du montant important des travaux. Selon le calendrier des Ponts et Chaussées, en charge de l’élaboration de l’avant-projet de loi définitif, le texte doit être déposé «à l’automne 2016». Selon François Bausch (Déi Gréng), ministre du Développement durable et des Infrastructures contacté par Paperjam.lu, «le budget global de ce projet doit être compris dans une fourchette comprise entre 80 et 100 millions d’euros». Soit un peu plus que les premières estimations, qui tablaient entre 50 et 80 millions d’euros en lien notamment avec la largeur revue à la hausse de la future piste.

Cet investissement doit avoir une certaine utilité.

François Bausch, ministre du Développement durable et des Infrastructures

Au vu des réglementations européennes, l’État ne pourra financer ces travaux qu’à hauteur de 50%. Les 50% restant devant être pris en charge par Lux-Airport, société gestionnaire de l’aéroport, propriété à 100% de l’État luxembourgeois. «Nous avons finalisé ce schéma de financement par un expert juridique, car nous devons annoncer ce que nous allons faire à Bruxelles», précise le ministre, qui annonce que Lux-Airport «devra prouver qu’elle a assez de recettes pour garantir le financement». En clair, l’administration européenne entend s’assurer qu’aucune aide étatique indirecte ne vienne s’immiscer dans le projet.

Mais le point sur lequel travaillent actuellement les fonctionnaires luxembourgeois tient dans la part que doit verser l’État. Car selon l’idée de François Bausch, «cet investissement doit avoir une certaine utilité». C’est la raison pour laquelle le ministère de la place de l’Europe entend faire passer les quelque 40 millions d’euros non pas sur le budget des Infrastructures, mais sur celui de la Défense.

«Comme la piste du Findel peut aussi utilisée dans le cadre de l’Otan, en cas de crise par exemple, et que nous devons augmenter nos efforts en matière de Défense, nous sommes en train de regarder ce qui peut être fait», indique le ministre.

Nous devons trouver un moyen d’aider Cargolux pendant les travaux.

François Bausch, ministre du Développement durable et des Infrastructures

Décidée quelques jours après l’arrêt complet du trafic aérien à la suite de la découverte d’un trou, la décision de rénover et élargir la piste du Findel s’intègre aussi dans le contexte de nécessité d’une nouvelle certification de l’aérodrome d’ici le 31 décembre 2017. Des nouvelles règles en lien avec les démarches entreprises par le gouvernement pour intégrer l’espace aérien luxembourgeois dans le ciel unique européen, destiné à simplifier les flux aussi bien passagers que marchandises.

Étalé entre 2017 pour les travaux préparatoires à l’extérieur de la piste et 2020 pour les finitions du nouveau tarmac, selon le calendrier communiqué par les Ponts et Chaussées, le chantier doit être réalisé de nuit, entre 22h et 6h à compter de mars 2018. Ce qui va immanquablement perturber l’activité des compagnies aériennes actives au Findel. Au premier rang desquelles Cargolux. «Nous devons trouver un moyen d’aider la compagnie au cours de cette période», assure François Bausch. «D’autant plus que Cargolux fait déjà face à une situation difficile, et que 2016 s’annonce très compliquée pour l’ensemble du secteur du fret aérien.»