Le LuxFilmFest affiche un programme de documentaires particulièrement pertinent et percutant, en adéquation avec le monde d’aujourd’hui et portant des regards singuliers et des partis pris forts. «The Good Postman» du Bulgare Tonislav Hristov ne fait pas exception en combinant deux sujets sociaux très différents qui concernent l’Europe du Sud-Est d’aujourd’hui: la crise des réfugiés et le déclin démographique.

Le film se passe dans le village de Golyam Dervent, qui se situe à quelques kilomètres de la frontière avec la Turquie. On y rencontre Ivan Fransunov, le facteur du village qui constate qu’un nombre important de réfugiés syriens traversent le village dans l’espoir d’atteindre Sofia. Ivan veut se présenter aux élections municipales avec une idée claire: accueillir les réfugiés dans le village qui s’est vidé et les installer dans les maisons vides de plus en plus délabrées pour redonner vie au village. Il s’oppose ainsi au maire en place, l’indolente Vesa, et à Halachev, un quarantenaire chômeur et communiste.

La caméra suit Ivan à travers le village où il explique son point de vue aux vieux villageois et les engage à des conversations qui font chaud au cœur et montrent que le bon sens peut davantage prévaloir dans un petit village que lors d’un sommet international. Ce sont des moments précieux de communication entre les gens et de bonne volonté qui révèlent aussi le contraste entre l’hospitalité en théorie et sa réalité concrète.

Sous le regard peiné d’Ivan se heurtent les vérités a posteriori, la propagande, la xénophobie, la démagogie, la nostalgie communiste et le cynisme social. «The Good Postman» devient alors un film à portée universelle.

Bulgarie, Finlande, 2016 / 82min / VO bulgare avec sst. EN / Documentaire

Projection, le 4 mars à 21h15, Ciné Utopia

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