Laure Belin: «C’est la complémentarité des personnalités qui conduit à l’innovation.» (Photo: Julien Becker)

Laure Belin: «C’est la complémentarité des personnalités qui conduit à l’innovation.» (Photo: Julien Becker)

Madame Belin, qu'est-ce qui vous marque dans votre secteur?

«C’est la prise de conscience grandissante que la compréhension des comportements humains est quelque chose d’essentiel. Les organisations se heurtent au défi de maintenir la motivation, l’engagement et la performance dans un climat général de changements de plus en plus profonds, permanents et fréquents, avec des conditions de travail à flux tendus, et des niveaux d’exigences croissants sur les collaborateurs. Mais les neurosciences permettent d’inventer le ‘management 3.0’, c’est-à-dire un leadership brain-friendly qui tient compte des forces et du mode de fonctionnement du cerveau. Cette approche ouvre des perspectives en termes de gains de motivation, de productivité et de plaisir au travail. On a longtemps vécu sur l’idée qu’il fallait être performant pour être heureux, ce qui est en partie vrai, mais conditionné et limité. Les neurosciences nous montrent que c’est en étant plus heureux qu’on est plus performant.

Quels sont les piliers sur lesquels vous comptez appuyer votre croissance?

«Nous avons quatre volets majeurs d’activités. Le management 3.0, qui passe par un leadership positif, c’est-à-dire apprendre aux leaders à mettre les collaborateurs en mode motivation, plaisir, envie, et engagement. Ensuite, nous accompagnons les entreprises dans cette adaptation permanente au changement: connaître, respecter et utiliser les mécanismes et les rythmes de base du fonctionnement humain pour s’appuyer sur les motivations, développer un cercle vertueux de confiance, mobiliser l’intelligence adaptative, ancrer les valeurs liées à la nouvelle culture. Autre pilier, intervenir pour soigner le stress et le burn-out, tirer les leçons de ces signaux d’alarme aux niveaux individuel et de l’organisation... Enfin, alors que les accidents du travail (AT) restent trop fréquents, les neurosciences permettent de donner un éclairage nouveau sur l’aspect comportemental, qui serait responsable de 80% des AT résiduels.

Quels profils recherchez-vous?

«Nous recrutons des personnes qui ont une expérience suffisamment longue du management et des entreprises, formation et intérêt pour les neurosciences, capacités de communication constructive, sereine et pédagogique, et ayant de l’enthousiasme et du plaisir au travail.

Quel manager êtes-vous?

«J’aime guider une équipe vers des objectifs ambitieux et qui soient l’opportunité pour chacun d’exprimer ses motivations et de progresser. Je me nourris des contacts humains. Je suis convaincue que ce sont la complémentarité des personnalités, la divergence des avis, l’autonomie et la libre communication, qui, mises en commun de façon constructive, conduisent aux bonnes décisions et à l’innovation.

Quelles sont vos principales qualités?

«Je suis quelqu’un d’authentique qui agit par conviction et ma carrière est en phase avec mes valeurs.

Et vos principaux défauts?

«Chaque qualité a son revers: mes objectifs parfois trop ambitieux génèrent du stress, je dois donc en permanence revoir l’alignement de mes ambitions par rapport à mes ressources et mes moyens. Je peux aussi classiquement citer un excès de perfectionnisme.

Et si vous aviez dû faire autre chose?

«J’ai déjà exercé quatre autres métiers: auditrice financière, lancement du premier mécanisme financier éthique à Luxembourg, directrice générale d’une ONG internationale et DRH dans le secteur de la coopération au développement. Un seul regret: ne pas avoir saisi l’opportunité de m’expatrier en Afrique pour gérer des projets de développement.

Comment voyez-vous votre société dans cinq ans?

«Nous souhaitons rester une société à taille humaine, avec un champ d’intervention axé surtout sur le Luxembourg, la Belgique et la France. Notre ambition est d’être reconnus comme un partenaire de référence.»