Pour Gast Gibéryen, il n’existe pas de «déficit démocratique au pays», contrairement à ce qu’affirment les partisans du «oui». (Photo: Christophe Olinger / archives paperJam)

Pour Gast Gibéryen, il n’existe pas de «déficit démocratique au pays», contrairement à ce qu’affirment les partisans du «oui». (Photo: Christophe Olinger / archives paperJam)

Alors que la campagne officielle sur le référendum ne débutera officiellement que le 10 mai prochain, les partisans des deux camps affûtent d’ores et déjà leurs arguments. Samedi, Gast Gibéryen est monté au front sur RTL, dans le cadre de l’émission Background am Gespréich. Partisan du «non», le député ADR ne l’est pas seulement à la question du droit de vote des étrangers. Il s’oppose également à l’abaissement de l’âge du droit de vote de 18 à 16 ans et à la limitation de la durée des mandats des membres du gouvernement à 10 ans. Une ligne politique que l’ADR partage avec le CSV, principal parti d’opposition, et la CGFP, principal syndicat des fonctionnaires.

Bien qu’opposé en bloc à toutes les questions qui seront posées aux électeurs luxembourgeois, l’ADR reconnaît toutefois que celle sur le droit de vote des étrangers constitue «la question centrale de ce référendum». Appelant à «une campagne équitable sur le fond, sans agression entre partis», le député plaide pour une bataille d’idées. Et celles de l’ADR souhaitent la mise en place d’une politique d’intégration des non-Luxembourgeois dans la société au travers d’un «droit d’intervention politique». Autrement dit, le développement de nouvelles mesures visant à favoriser l’acquisition de la nationalité luxembourgeoise. Que les candidats à la citoyenneté luxembourgeoise prouvent leur volonté d’intégration plutôt que le droit de vote ne soit «offert aux étrangers».

La loi de 2008 confère la double nationalité après seulement sept ans de résidence.

Gast Gibéryen, député ADR

Contrairement aux partisans du «oui» qui dénoncent un «déficit démocratique», l’ADR affirme que «les citoyens étrangers ont les mêmes droits que les citoyens luxembourgeois». Preuve en est, selon le parti «nationaliste», le fait qu’«ils peuvent avoir un logement, travailler, conduire au même titre que les Luxembourgeois». Législation européenne oblige, ces ressortissants étrangers peuvent également participer – et être élus – aux élections sociales, communales et européennes. Pour l’ADR, les élections législatives nationales sont destinées à élire les députés nationaux et doivent donc, à ce titre, concerner uniquement les détenteurs de la nationalité luxembourgeoise.

Estimant que «la loi de 2008 confère la double nationalité après seulement sept ans de résidence et selon une procédure relativement courte, à savoir seulement huit mois d’attente», Gast Gibéryen juge que les mesures déjà en vigueur sont largement suffisantes. Sur ce point, l’ADR se distingue du CSV qui, lui, plaide en faveur d’un nouvel assouplissement de la loi sur la double nationalité.