Le départ de Daniel Tesch avait fait l’objet de fuites dans la presse, la veille de la réunion devant le faire valider. (Photo: archives paperJam)

Le départ de Daniel Tesch avait fait l’objet de fuites dans la presse, la veille de la réunion devant le faire valider. (Photo: archives paperJam)

Un accord avait été trouvé jeudi 10 octobre à l’issue d’un conseil d’administration sur le départ du directeur de l’Automobile Club du Luxembourg, Daniel Tesch, mais la nouvelle avait été conservée au frais pour éviter une politisation de l’affaire et une «victimisation» de celui qui était candidat aux élections législatives du 20 octobre sur la liste du DP.

Daniel Tesch faisait-il à ce point ombrage à la neutralité de l’association - même s’il lui fut demandé de se montrer discret dans la communication après que sa candidature eut été rendue publique - que sa longévité y était définitivement compromise? La raison de son limogeage tiendrait avant tout à une «perte de confiance» d’une partie du conseil d’administration envers son directeur, qui a été compliquée par des affaires personnelles entre lui et Yves Wagner, le président du conseil d’administration autour de la candidature, il y a deux mois, d’une personne proche de ce dernier au poste de responsable du personnel. Toutefois, la personne aurait dans l’intervalle renoncé à faire valoir sa candidature. L’ACL a d’ailleurs recruté une firme de chasseurs de têtes pour effectuer ce recrutement.

Erreur dans le recrutement

Des rumeurs circulaient ces dernières semaines sur la dégradation des relations personnelles entre le président de l’ACL Yves Wagner et le directeur Daniel Tesch. La tension serait montée d’un cran entre eux à la suite «d’erreurs dans le recrutement et la gestion du personnel».

Le départ de Daniel Tesch avait fait l’objet de fuites dans la presse la veille de la réunion devant le faire valider. Dans un communiqué de presse publié à l’issue du conseil d’administration du 10 octobre, l’ACL rappelait sa neutralité qui l’avait guidée lors de la campagne électorale et regrettait «au plus profond cette instrumentalisation de l’association à des fins électorales» en invitant «tous les acteurs à respecter les valeurs du Club». D’où le silence radio qu’il s’était imposé, jusqu’au lendemain des élections au moins.

Gouvernance revue

Le départ de M. Tesch, qui opportunément avait programmé un déplacement à l’étranger le 10 octobre dernier lorsque son sort fut scellé, avait bien été inscrit à l’ordre du jour de la réunion du conseil. Il l’avait même été de longue date. Figurait aussi à l’agenda des 25 administrateurs la question de la réorganisation de l’ACL qui va bientôt être dirigée par un comité de direction.

C’est un des gros dossiers sur lesquels planche Yves Wagner, le président de l’ACL, depuis son arrivée à l’automne 2011. Trois réunions avaient été nécessaires pour mettre tout le monde d’accord sur la gouvernance future de l’association ainsi que sur sa stratégie d’avenir. «Le Club doit fonctionner comme une société», fait savoir à paperJam.lu une source proche de l’ACL en déplorant l’absence de clarté dans les rôles respectifs du conseil d’administration, du comité de gérance et du directeur.

Un consultant extérieur a été mandaté pour définir les places de chacun dans l’organisation de l’ACL et sa gouvernance. On se dirige vers une direction collégiale qui se caractérisera par la mise en place d’un comité de direction, pour faire faire un saut quantique à l’ACL qui est passée en peu de temps de la petite asbl pour dépanner les automobilistes à une véritable entreprise aux activités diversifiées tournant autour de l’enfant chéri des Luxembourgeois.