Alain Rodermann (Expon Capital): «Nous devons nous assurer que les sociétés, mais aussi ceux qui les portent, sont capables de répondre aux ambitions et de porter le projet jusqu’au bout.» (Photo: Maison Moderne)

Alain Rodermann (Expon Capital): «Nous devons nous assurer que les sociétés, mais aussi ceux qui les portent, sont capables de répondre aux ambitions et de porter le projet jusqu’au bout.» (Photo: Maison Moderne)

Et le Digital Tech Fund (DTF) sortit du bois… Lancé il y a un peu plus d’un an, ce fonds d’investissement, fruit d’un partenariat public-privé et doté de quelque 20 millions d’euros, n’avait plus fait parler de lui. Au point de susciter, déjà, des réticences et des interrogations.

Mais il ne fallait pas nécessairement y voir une quelconque malice. «Entre les tous premiers contacts pris avec un porteur de projet ou patron de start-up et le versement des fonds investis, il peut se passer un délai entre 6 et 18 mois», a tenu à rappeler Alain Rodermann, le managing partner d’Expon Capital, lors de la présentation, ce lundi, des deux premiers investissements réalisés par DTF. La gestion du fonds a été confiée à Expon Capital, avec pour objectif majeur celui de fournir aux meilleures des jeunes sociétés les moyens de leurs ambitions. «En moyenne, des fonds comme le nôtre bouclent entre trois et quatre dossiers par an.»

Deux fois plus de dossiers éligibles que prévu

Avec deux dossiers bouclés en un an, présentés ce lundi, et un troisième qui semble sur le point d’aboutir («Nous avons conclu un marché avec deux sociétés qui s’installent au Luxembourg venant de l’étranger. La prochaine pourrait être une société créée ici même» a indiqué, lundi, M. Rodermann), DTF est donc dans la fourchette basse des temps de passage, mais affiche tout de même une présence bien concrète.

Le Digital Tech Fund va contribuer très significativement à la constitution d’un écosystème efficace et attractif.

Alain Rodermann, managing partner d’Expon Capital

Ses critères de sélection sont, à la base, assez restrictifs, puisqu’une société doit avoir moins de sept années d’existence, présenter un produit ou service déjà opérationnel ou susceptible de l’être dans les 12 mois et, bien évidemment, opérer au moins partiellement depuis le Grand-Duché. Mais cela n’a pas empêché les candidats à postuler…

«Le nombre de sociétés éligibles dans les dossiers que nous avons étudiés est presque deux fois supérieur à ce que nous avions attendu. Et la qualité va bien au-delà de ce que nous avions imaginé. Cela est encourageant pour l’avenir. Avec ces résultats très positifs, le Digital Tech Fund va pouvoir se déployer comme prévu dans les cinq années qui viennent et contribuer très significativement à la constitution d’un écosystème efficace et attractif.»

Sur le radar des États-Unis et d’Israël

Si la France, la Belgique et l’Allemagne figurent, avec le Luxembourg, parmi les pays d’origine des demandeurs de fonds, les États-Unis et Israël viennent ensuite sur la liste comme les plus intéressés à envisager une installation pure et simple au Grand-Duché.

«Dans tous les cas, nous rencontrons les dirigeants de ces sociétés, même si nous n’aboutissons pas, à la fin, à un investissement. Nous sommes sévères dans la sélection, car nous devons nous assurer que les sociétés, mais aussi ceux qui les portent, sont capables de répondre aux ambitions et de porter le projet jusqu’au bout.»

Avec son enveloppe globale déjà attirante, DTF constitue un des maillons de la chaîne susceptible d’attirer bon nombre de sociétés venant de l’étranger. «DTF est maintenant positionné, connu et reconnu pour opérer de manière régulière pour le futur. Et pour celles qui veulent développer au Luxembourg des activités de R&D, le partenariat avec l’Université et en particulier le SnT permet d’envisager des collaborations avec ces jeunes sociétés», note M. Rodermann.

À cela s’ajoutent, à ses yeux, une politique d’aide à l’innovation jamais démentie et un régime fiscal en cours de révision concernant les revenus liés à la propriété intellectuelle. Autant d’atouts qui ont également convaincu iTravel et Nektria de poser leurs valises au Grand-Duché, pour y déployer leur stratégie internationale.