Les paiements mobiles connaissent déjà un succès important en Afrique, mais doivent être développés au niveau de la microfinance. (Photo: Shutterstock)

Les paiements mobiles connaissent déjà un succès important en Afrique, mais doivent être développés au niveau de la microfinance. (Photo: Shutterstock)

La digitalisation peut-elle soutenir l’inclusion financière sur le continent africain? La question a été posée aux invités des Midis de la microfinance ce 7 février. Si la réponse est positive, notamment par rapport aux populations très pauvres ou qui vivent dans des endroits très retirés, il reste évidemment des écueils à passer.

Des inégalités dans le progrès

Madji Sock, fondatrice et présidente du Women’s Investment Club, note par exemple un fossé qui reste à combler entre hommes et femmes. «Nous avons fait une enquête il y a quelques années montrant qu’au niveau de la détention d’un téléphone mobile, la différence est de 15%. De même, les femmes sont 11% de moins à détenir un compte en banque.»

Gerhard Coetzee, expert pour le think tank CGAP – Consultative Group to Assist the Poor –, note des progrès dans l’accès à la finance. «En 2006, 3 milliards d’êtres humains n’avaient pas accès à la finance classique. En 2017, ce chiffre est redescendu à 1,7 milliard. Par contre, on voit encore très peu de gens détenir un compte digital parmi ceux qui ont obtenu un accès récent.»

Les infrastructures suivent

Il observe aussi que beaucoup de ces nouveaux clients bancaires utilisent finalement peu leur compte en banque. Pour Arnaud de Lavalette, expert en finance digitale chez Ada, pour que la finance digitale atteigne son but, il faut qu’elle analyse concrètement quels sont les besoins des utilisateurs africains.

Mais il observe par contre que les infrastructures sont de moins en moins un problème. «Il y a de grandes différences selon les pays, mais les investissements ne font pas défaut. Il est parfois étonnant d’observer la qualité des connexions dans des régions retirées d’Afrique de l’Ouest», observe-t-il.

Une situation qui permet donc d’envisager désormais le développement des opérations des acteurs de la microfinance à travers des outils digitaux pour faire baisser les coûts et atteindre la population la plus large possible.