Claude Wiseler a salué ce dimanche soir ses adversaires, en particulier le score des Verts, ainsi que celui des Pirates, qu’il a reconnu ne pas avoir vu venir. (Photo: DR)

Claude Wiseler a salué ce dimanche soir ses adversaires, en particulier le score des Verts, ainsi que celui des Pirates, qu’il a reconnu ne pas avoir vu venir. (Photo: DR)

Bis repetita? C’était le cauchemar le plus fou des chrétiens-sociaux, et il est peut-être en train de se reproduire. Le CSV a beau demeurer le premier parti, en voix comme en sièges, du Luxembourg, il n’a plus son destin en main. La perte de cinq points par rapport au dernier score de l’ère Juncker est un premier coup dur. Mais le plus rude reste sans doute à venir: ses trois adversaires de la coalition Gambia (DP-Déi Gréng-LSAP) seront sans doute demain en mesure de le tenir à l’écart du pouvoir, pendant cinq années supplémentaires.

Pour Claude Wiseler, son «Spitzenkandidat», arrivé avec quatre heures de retard aux Rotondes, où l’attendaient ce soir ses partisans, c’est évidemment une lourde déconvenue. Premier candidat à s’être lancé dans la course dans un parti où il ne compte pourtant pas que des amis, ce littéraire rêvait de pouvoir imposer un style tout en retenue sur la scène politique luxembourgeoise, au risque de passer pour quelqu’un de trop calme ou d’indécis. Las. L’absence de clivages réels avec ses adversaires pendant la campagne et l’émiettement du paysage avec la montée des petits partis auront eu raison de sa volonté d’organiser le consensus autour de lui.

Ému, mais beau joueur, Wiseler a salué ce dimanche soir ses adversaires, en particulier le score des Verts, ainsi que celui des Pirates, qu’il a reconnu ne pas avoir vu venir. «Le parti chrétien-social est toujours, de loin, le plus fort ici dans le paysage politique luxembourgeois, et je crois qu’il est évident et légitime que nous demandions aujourd’hui de participer au prochain gouvernement», confiait-il sans avoir l’air de trop y croire, après avoir prononcé son discours.

«Nous sommes ouverts à toutes les discussions, sans que je puisse vous dire dans quelle direction cela va aller.» A-t-il seulement les moyens que le DP et ses partenaires socialistes et écologistes se mettent d’accord sur son dos? «Si, comme la dernière fois, telle était leur volonté, rien ne pourrait les empêcher», ajoutait-il, lucide. 

Le CSV obtient 21 sièges.