Xavier Dordor : « Ce qui est surtout intéressant, c’est la puissance ciblée qui se dégage des magazines. » (Photo : DR)

Xavier Dordor : « Ce qui est surtout intéressant, c’est la puissance ciblée qui se dégage des magazines. » (Photo : DR)

Quelles sont les spécificités de la presse magazine, notamment en termes de lectorat ?

« La presse magazine est d’abord un média très puissant qui touche 90 % de la population dans la plupart des pays occidentaux et jusqu’à 95 % en France. Mais ce qui est surtout intéressant, c’est la puissance ciblée qui se dégage des magazines. Chaque famille de magazines couvre un univers de manière forte et précise. Ce ciblage est transversal et polymorphe en termes d’âge, de genre, de catégorie socioprofessionnelle, de valeur, de psychologie… Le magazine est un média d’engagement : on paye pour une information, une image, un ensemble de valeurs. C’est aussi un média de la régularité et de la fidélité : peu de produits et de marques peuvent s’enorgueillir d’être suivi 10, 12, voire 52 fois par an, selon la périodicité. La force de ce lien s’explique par le contenu, le contexte rédactionnel choisi et la relation entre les deux.

Quelle est la place des magazines dans un monde de plus en plus marqué par le web ?

« Les éditeurs de magazines ne sont pas des vaches qui regarderaient passer le train du web. Ce sont des acteurs. On constate que les marques de média occupent deux tiers de la consommation du web, parmi lesquels 80 % pour la presse. Le digital est une formidable opportunité de développement de contenu par l’appui rédactionnel des auteurs. Pour le lecteur, c’est une aubaine d’avoir un accès nouveau à sa marque préférée.

Comment ces médias se combinent-ils ?

« Le terme de combinaison est en effet approprié, parce qu’il ne s’agit pas seulement de l’addition des deux, mais d’une spirale vertueuse entre le print et le web, qui se renforcent mutuellement. On remarque d’ailleurs que l’audience cumulée des deux supports est en hausse pour presque tous les titres, même par rapport à il y a 10 ans. On peut cependant distinguer deux façons distinctes de développer l’aspect digital d’un magazine. Il y a l’aspect pratique, pour stocker, transporter et consulter son magazine. On est dans le PDF. C’est déjà un plus parce que le lecteur garde un lien et un attachement avec sa marque de magazine. Pour aller plus loin, il y a le web, avec des contenus plus riches : de l’image vidéo, des commentaires, des articles plus développés, du lien social. Le magazine sur le web ajoute de la conversation et de l’expérience, qui correspondent aux valeurs de mon magazine papier. Avec le digital, le contrat de lecture devient un contrat de vie : les valeurs du print (la confiance, l’expérience, le marquage politique, le service…) sont déjà là ; le digital apporte de l’action et de la réactivité. C’est une spirale vertueuse qui n’est possible que si le print s’est créé un ancrage et une identité. »

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