Pierre Gramegna lors de la présentation du projet de budget de l’État pour 2018. (Photo: Mike Zenari)

Pierre Gramegna lors de la présentation du projet de budget de l’État pour 2018. (Photo: Mike Zenari)

L’ambiance était bon enfant ce vendredi à l’issue d’une réunion des commissions parlementaires des finances et du budget (Cofibu) et du contrôle de l’exécution budgétaire (Coexbu).

Et pour cause: la croissance économique soutenue dégageait au fil des derniers mois des recettes supplémentaires qui, ainsi, réduisaient le déficit budgétaire de l’État central (donc sans la sécurité sociale et les finances communales).

Au 31 décembre, l’État central affichait même un surplus de 364 millions d’euros.

Prudence qui paie

«Nous avons le meilleur résultat depuis de longues années», se réjouissait Pierre Gramegna, qui rappelait que ce résultat était d’autant plus réjouissant que le gouvernement avait décidé des allégements fiscaux au 1er janvier 2017 (et 2018 pour les sociétés, ndlr) et maintenu les investissements à un niveau élevé.

Et de poursuivre: «Je me réjouis, car les chiffres positifs prouvent que les pronostics du gouvernement étaient corrects et que nous avons mené une politique prudente».

Cette prudence, le ministre l’expliquait ainsi: «il s’agissait de limiter la croissance des dépenses de fonctionnement à 2 ou 4% depuis 2014. Avant, c’était entre 6 et 8%».

Zéro noir ou zéro rouge

L’opposition parlementaire reconnaissait que les finances publiques étaient dans une évolution positive, même si elle rappelait que cette évolution serait principalement due justement à la croissance économique qui «fait que certaines sources pétillent» pour reprendre les termes de la députée du CSV et présidente de la Coexbu, Diane Adehm.

Elle était rejointe par le député de l’ADR, Gast Gibéryen, qui soulignait également que le résultat final serait moindre, étant donné que les «chiffres présentés sont des chiffres provisoires et les dépenses de l’État sont comptabilisées jusqu’au 31 mars».

Pierre Gramegna confirmait cette analyse, la question de la hauteur de déficit définitif étant une «question compliquée à laquelle je souhaiterais pouvoir fournir une réponse. En m’orientant en fonction des années précédentes par rapport au premier trimestre, je pense que nous pourrons clôturer les comptes avec un zéro noir ou rouge».

C’est déjà bien.

Pierre Gramegna, ministre des Finances

Cela dit, la «tendance est positive» d’après le ministre des Finances: «Nous avons un effet ciseaux positif, car les recettes ont augmenté de 5,7% et les dépenses seulement de 4,3%.» Par ailleurs, il soulignait qu’au cours des dernières années, l’État était privé au fur et à mesure des recettes de la TVA électronique. Or, ce manque à gagner aurait été résorbé.

Interrogé sur d’éventuelles nouvelles mesures prises par le gouvernement, compte tenu des résultats positifs et de la marge de manœuvre budgétaire augmentée, Pierre Gramegna répondait qu’il fallait attendre les résultats définitifs et que le gouvernement y verrait plus clair lors du dernier discours sur l’état de la nation fin avril. 

Et de conclure: «C’est déjà bien. La marge que nous avons et que nous avons eue au cours des dernières années, nous l’avons surtout utilisée pour les investissements et pour la réforme fiscale. Nous avons mis les accents, et maintenant que nous avons des résultats positifs, cela ne signifie pas que nous allons lancer de nouveaux grands chantiers à court terme.»

Après tout, cette retenue est compréhensible, car tandis que le budget de 2017 semble largement dans les clous, le budget pour 2018, le dernier de la mandature, était vivement critiqué, car le déficit pourrait frôler le milliard d’euros pour l’État central. Rendez-vous dans un an pour faire le décompte du budget de 2018. Ce sera après les législatives.