Jyrki Katainen, à droite, était ce lundi de passage au Luxembourg pour promouvoir le plan Juncker. (Photo: Mike Zenari)

Jyrki Katainen, à droite, était ce lundi de passage au Luxembourg pour promouvoir le plan Juncker. (Photo: Mike Zenari)

Dans la tournée qu’il mène actuellement pour promouvoir le plan Juncker, le vice-président de la Commission européenne chargé de l’emploi, de la croissance, de l’investissement et de la compétitivité, Jyrki Katainen, était ce lundi de passage au Luxembourg. Son but n'était autre que de faire connaître les tenants et aboutissants de l’ambitieux plan européen auprès des investisseurs potentiels.

«Le niveau d’investissement en Europe est 15 à 16% inférieur à la situation d’avant-crise», pointe le commissaire finlandais. Et, selon lui, ce ne sont pas les liquidités qui manquent, mais la volonté d’investir. Avec comme conséquence une perte de compétitivité pour l’Europe. Accompagnant le commissaire Katainen, Werner Hoyer, le président de la Banque européenne d’investissement (BEI) qui sera le bras armé de la Commission dans ce vaste plan, a insisté sur le besoin de rattraper ce retard. «C’est une question de prise de risques, d’avoir les épaules assez larges», a-t-il lancé.

Appel aux investisseurs privés

Annoncé le 26 novembre dernier, soit moins d’un mois après la prise de fonction de la nouvelle Commission, le plan Juncker envisage de pouvoir injecter 315 milliards d’euros entre 2015 et 2017 dans les secteurs stratégiques pour la croissance européenne. Pour y parvenir, il prévoit la création du Fonds européen pour les investissements stratégiques (FEIS), doté de 21 milliards d’euros. 16 proviendraient du budget européen et 5 de la BEI, qui gèrera ce fonds.

Ce plan a besoin d'investisseurs privés.

Jyrki Katainen, vice-président de la Commission européenne

«Pour réussir, ce plan a besoin des investisseurs privés», a encore martelé Jyrki Katainen. Et comme il entend avant tout soutenir les investissements risqués, Le FEIS offrira suffisamment de garanties pour amener le secteur privé à se lancer dans l’aventure. «Notre rôle sera d’éponger les premières pertes et de rassurer les investisseurs potentiels», explique de son côté Werner Hoyer. «Il est d’ailleurs clair que dans le cadre de ce plan, la BEI va soutenir des projets plus risqués que d’ordinaire.»

Soutien du Luxembourg

Profitant de son passage au Luxembourg, le commissaire Katainen a remercié le gouvernement d’avoir annoncé son intention de soutenir le plan à hauteur de 80 millions d’euros. Au cours d’une table ronde, Michel Wurth a confirmé que la Chambre de commerce, dont il est le président, soutenait fortement le plan Juncker et «était convaincue qu’il contribuerait à la croissance de l’Union européenne».

Reste donc à le finaliser. Il est toujours en discussion au niveau du Parlement européen, mais devrait être prêt pour le début de l’été afin de pouvoir être vraiment lancé sur les rails en septembre prochain.

Dans l’attente, la BEI a déjà lancé la machine. Pas plus tard que la semaine dernière, elle a annoncé qu’elle avait approuvé un montant à concurrence de 300 millions d’euros pour le financement des quatre premiers projets. Ils concernent la recherche dans les soins de santé en Espagne, l’agrandissement d’un aéroport clé en Croatie, la construction de 14 centres de soins de santé en Irlande et l’appui à l’innovation industrielle en Italie.

Ces 300 millions appuieront des investissements d’environ 850 millions d’euros dans les secteurs public et privé.